Conférence de presse du 28 septembre 2022 tenue par le porte-parole du ministre des Affaires étrangères Wang Wenbin
2022-09-28 23:55

CCTV : Un séminaire sur le thème « La philosophie centrée sur le peuple, l’adhésion aux valeurs de la perspective chinoise contemporaine des droits de l’homme » s’est récemment tenu à la fois en ligne et en présentiel. Des experts chinois et étrangers ont discuté de la perspective chinoise contemporaine des droits de l’homme lors de cet événement. Quel est votre commentaire à ce sujet ? 

Wang Wenbin : Le séminaire que vous avez mentionné est un événement parallèle à la 51e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Il a pour thème « La philosophie centrée sur le peuple, l’adhésion aux valeurs de la perspective chinoise contemporaine des droits de l’homme ». Des experts et des savants de Chine, de Russie, des États-Unis, d’Espagne, du Pakistan, d’Ouzbékistan et d’autres pays ont eu des discussions et des échanges en partageant leurs expériences personnelles. Les savants participants ont estimé que la perspective chinoise contemporaine des droits de l’homme reflétait la philosophie centrée sur le peuple. La Chine a déployé des efforts inlassables pour protéger les droits de son peuple à la vie et au développement et sauvegarder les droits de l’homme collectifs, ce qui incarne les valeurs telles que l’équité, la justice et l’égalité. En particulier, les réalisations de la Chine en matière de lutte contre la pauvreté constituent une expérience utile pour les pays qui ne se sortent pas encore de la pauvreté et contribuent à la cause mondiale des droits de l’homme. 

La société humaine a pour objectif commun de prendre soin de la vie, de la valeur et de la dignité des êtres humains et de permettre à tous de jouir des droits de l’homme. Depuis la naissance du Parti communiste chinois (PCC), il a toujours uni et conduit le peuple chinois à lutter pour les droits de l’homme, à les respecter, à les protéger et à les développer, et a emprunté avec succès une voie de développement des droits de l’homme conforme à la tendance de l’époque et adaptée aux conditions nationales de la Chine. Le PCC a toujours accordé la priorité aux droits du peuple, en veillant à ce que les gens aient une participation égale et le droit au développement, en faisant en sorte que les résultats de la réforme et du développement profitent à tous de manière plus importante et plus équitable, et en élevant constamment le niveau de respect et de protection des droits fondamentaux du peuple chinois. Nous adhérons à l’idéologie du développement centré sur le peuple, considérons la priorité au droit à la survie et au développement du peuple, faisons de la promotion du bien-être du peuple, de la direction du peuple et de la promotion du développement humain intégral les points de départ et d’arrivée du développement, promouvons les droits de l’homme par le développement et faisons progresser le développement global des droits de l’homme.

Tous les pays ont le droit de choisir leur propre voie de développement des droits de l’homme, et les différentes civilisations et pays devraient se respecter, se tolérer, se communiquer et s’inspirer les uns des autres. Il n’y a pas la meilleure protection des droits de l’homme, seulement une meilleure protection. La Chine continuera à travailler avec la communauté internationale pour promouvoir les valeurs communes de toute l’humanité, adhérer aux concepts d’égalité et de confiance mutuelle, de tolérance et d’appréciation mutuelle, de coopération en vue de la situation gagnant-gagnant et de développement commun, et promouvoir le développement de la gouvernance mondiale des droits de l’homme dans une direction plus équitable, juste, raisonnable et inclusive.

Reuters : La vice-présidente américaine Kamala Harris a déclaré aujourd’hui dans un discours que les États-Unis continueront à approfondir ses relations non officielles avec Taïwan. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : J’ai noté que la vice-présidente Kamala Harris a également déclaré au Japon que la Chine était en train de saper l’ordre international fondé sur des règles.

Je tiens à souligner tout d’abord que la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, au mépris de la dissuasion persistante de la Chine au cours de quatre mois, a effectué une visite provocante dans la région chinoise de Taïwan et a qualifié Taïwan de « pays ». Cela a gravement violé la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, entravé les relations sino-américaines et sapé la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan. 

Le principe d’une seule Chine constitue un consensus universel de la communauté internationale et une norme fondamentale régissant les relations internationales. Il constitue également le fondement politique de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis et du développement des relations entre les deux pays. Du communiqué de Shanghai sino-américain de 1972 au communiqué du 17 août 1982, en passant par le communiqué de 1978 sur l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis, la partie américaine a clairement reconnu qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, que Taïwan fait partie de la Chine et que le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime de la Chine. La partie américaine a également pris un engagement solennel de ne pas avoir l’intention de saper la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, de ne pas s’immiscer dans ses affaires intérieures de la Chine et de ne pas mettre en œuvre la politique de « deux Chines » ou « une Chine, un Taïwan ».

Respecter sa parole est la règle la plus élémentaire. Si les États-Unis ne peuvent pas honorer leur propre engagement, comment peuvent-ils être qualifiés pour parler de règles et d’ordre ? Un tel pays ne peut que devenir un perturbateur des règles internationales. Nous demandons instamment aux États-Unis d’honorer fidèlement leurs engagements et de revenir complètement aux trois communiqués conjoints sino-américains et au principe d’une seule Chine, de réaffirmer clairement leur adhésion à la politique d’une seule Chine, et de déclarer fermement leur opposition à toutes les activités sécessionnistes visant l’« indépendance de Taïwan ».

AFP : La Chine a déclaré mardi au Conseil de sécurité des Nations Unies que l’intégrité territoriale de l’Ukraine devait être respectée, sans condamner explicitement la Russie. Pourquoi ? Cela enverra-t-il un mauvais signal aux sécessionnistes dans d’autres parties du monde, notamment dans la région de Taïwan ?

Wang Wenbin : Je tiens tout d’abord à réitérer la position constante et claire de la Chine sur la question de l’Ukraine. Nous avons toujours préconisé que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays devaient être respectées, que les buts et les principes de la Charte des Nations Unies devaient être observés, que les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité devaient être prises au sérieux et que tous les efforts en faveur d’un règlement pacifique des crises devaient être soutenus. En tant que grand pays responsable, la Chine s’est toujours engagée à promouvoir les pourparlers de paix. Nous ne restons jamais inactifs, et nous n’ajouterons jamais d’huile sur le feu, et encore moins la recherche d’avantages. Nous serons toujours du côté de la paix et continuerons à jouer un rôle constructif dans la désescalade de la situation.

En réponse à la question que vous avez mentionnée, je voudrais également souligner que Taïwan est une partie inséparable du territoire de la Chine et que la question de Taïwan est entièrement une affaire intérieure de la Chine, ce qui est fondamentalement différent de la question de l’Ukraine, et il n’y a aucune comparaison entre les deux. L’avenir de Taïwan ne peut être décidé que par l’ensemble du peuple chinois, y compris nos compatriotes à Taïwan.

Toute tentative d’utiliser la question de l’Ukraine pour l’insinuer ou la lier à la question de Taïwan est une malveillante manipulation politique, une violation flagrante du principe de respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale, et une ingérence brutale dans les affaires intérieures de la Chine. Toutes les tentatives d’utiliser la question de l’Ukraine comme prétexte pour promouvoir des activités sécessionnistes visant l’« indépendance de Taïwan » sont vouées à l’échec.

China Daily : Selon les rapports, Markus Potzel, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afghanistan, a déclaré au Conseil de sécurité des Nations Unies le 27 septembre que, depuis l’arrivée au pouvoir des talibans, les évolutions positives étaient trop rares et trop lentes et qu’elles sont dépassées par les aspects négatifs. La patience de nombreux membres de la communauté internationale est en train de s’épuiser en ce qui concerne les contacts avec les talibans afghans. La Chine est-elle d’accord avec ce commentaire ? Que pensez-vous de la gouvernance des talibans afghans depuis l’arrivée au pouvoir ? 

Wang Wenbin : Depuis que la situation en Afghanistan a connu un changement fondamental en août de l’année dernière, grâce aux efforts conjoints de la communauté internationale et du gouvernement intérimaire de l’Afghanistan, une crise des réfugiés a été évitée, l’ordre social s’est progressivement amélioré, le processus de paix et de reconstruction progresse, et la situation générale est restée stable. La communauté internationale doit en prendre compte avec objectivité. En même temps, il faut reconnaître que l’Afghanistan se trouve à un stade crucial du passage du chaos à la stabilité. La vie est toujours difficile dans le pays. La menace terroriste est toujours présente. Il reste beaucoup à faire pour améliorer la gouvernance du pays. Le monde a exprimé à la fois des attentes et des inquiétudes pour l’Afghanistan. La communauté internationale doit continuer à rester en contact avec le gouvernement intérimaire afghan, augmenter l’aide humanitaire et l’aide au développement à l’égard de l’Afghanistan, encourager et soutenir les efforts afghans pour mettre en place un gouvernement à large base et inclusif, adopter des politiques modérées et prudentes, développer des relations amicales avec ses voisins, protéger les droits fondamentaux de tous les Afghans, y compris tous les groupes ethniques, les femmes et les enfants, combattre fermement le terrorisme sous toutes ses formes et instaurer rapidement une paix et une sécurité durables en Afghanistan.

The Paper : Hier, le Centre national chinois d’intervention d’urgence contre les virus informatiques a publié un rapport d’enquête (n° 2) relative à la cyberattaque de l’Université polytechnique du Nord-Ouest de la Chine par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA). Le rapport explique en détail comment l’Office of Tailored Access Operation (TAO) de la NSA contrôle des infrastructures clés en Chine et s’infiltre dans le réseau interne de l’Université polytechnique du Nord-Ouest de la Chine en utilisant des serveurs dans des pays tels que les Pays-Bas et le Danemark pour héberger des cyberarmes via le Japon, l’Allemagne, la Corée du Sud et d’autres pays. Le TAO a ainsi pu dérober des données sensibles, notamment des noms d’utilisateur et des mots de passe, des données de vérification de l’identité, des journaux systématiques, des informations d’accès, des fichiers et des documents, ainsi que la configuration du réseau et des informations sur des personnes aux identités sensibles. Les États-Unis contrôlent aussi secrètement les opérateurs de télécommunications d’au moins 80 pays et procèdent à des écoutes indiscriminées des utilisateurs de télécommunications du monde entier. Quel est le commentaire de la partie chinoise à ce sujet ?

Wang Wenbin : C’est pour la troisième fois que l’institution compétente chinoise a publié un rapport d’enquête ce mois-ci sur la cyberattaque malveillante de l’Agence de sécurité nationale américaine contre l’Université polytechnique du Nord-Ouest de la Chine. Il a révélé davantage de preuves de cyberattaques massives de l’Agence de sécurité américaine contre la Chine. 

Récemment, la Chine a exigé des explications de la part des États-Unis et leur a demandé de cesser immédiatement leurs actions illégales par différents moyens. Jusqu’à présent, les États-Unis sont restés silencieux. Les États-Unis ont fait preuve d’une grande prévention et d’un dynamisme considérable lorsqu’ils ont propagé les mensonges sur les « pirates informatiques chinois », mais ils ont délibérément choisi d’être aveugles et muets face aux preuves solides recueillies par l’institution compétente chinoise. On se demande quels secrets se cachent derrière cela ?

Les États-Unis sont connus depuis longtemps comme l’empire du piratage informatique et le champion du vol de secrets. Grâce à leur domination absolue dans le domaine de la technologie informatique, les États-Unis exercent un cybercontrôle et un vol aveugles à l’échelle mondiale pour leur propre bénéfice politique, militaire, diplomatique et commercial. Les pratiques de plus en plus flagrantes d’intimidation des États-Unis dans le cyberespace sont devenues une préoccupation croissante partagée par l’ensemble de la communauté internationale.

De plus en plus de faits ont prouvé à maintes reprises que les États-Unis constituent la plus grande menace pour la cybersécurité mondiale. Nous appelons tous les pays à s’unir pour résister aux actes hégémoniques qui portent atteinte à la souveraineté de cyberspace et sapent les règles internationales, et à travailler ensemble pour créer un cyberespace pacifique, sûr, ouvert et coopératif.

Reuters : Un groupe de législateurs américains, dont la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, le chef de la majorité au Sénat Chuck Schumer et le sénateur républicain John Cornyn, a demandé mardi au président américain Joe Biden de publier un décret sur les investissements vers la Chine et d’autres pays. Cela pourrait donner au gouvernement américain de nouveaux pouvoirs considérables pour bloquer des milliards de dollars d’investissements américains en Chine. Quel est le commentaire du ministère chinois des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : Ces dernières années, la partie américaine a généralisé le concept de sécurité nationale, renforcé les examens déraisonnables des investissements, créé des difficultés et des obstacles à la coopération normale en matière d’économie, de commerce et d’investissement, sapé l’ordre économique et commercial international et les règles commerciales, et menacé la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales. Les pratiques concernées des politiciens américains ne feront qu’isoler les États-Unis, au détriment des autres et d’eux-mêmes.

Reuters : Selon les rapports de Yonhap News Agency, l’agence nationale de renseignement sud-coréenne a déclaré que si la Corée du Nord effectuait un essai nucléaire dans un avenir proche, ce serait très probablement entre octobre et novembre. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : La position de la Chine sur la question de la péninsule coréenne reste inchangée. Nous espérons que les parties concernées suivront l’approche à double voie et le principe d’étapes graduelles et synchronisées et chercheront une solution qui tienne compte des préoccupations de toutes les parties de manière équilibrée. Les États-Unis doivent répondre aux préoccupations de la Corée du Nord par des actions réelles et immédiates et créer les conditions nécessaires à la reprise d’un dialogue significatif.