Conférence de presse du 24 avril 2023 tenue par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning
2023-04-24 19:45

CCTV : Nous avons noté que l’ambassade de Chine au Soudan a publié un avis demandant aux ressortissants chinois sur place s’ils souhaitaient être évacués. Il est également rapporté que les forces armées soudanaises ont confirmé que la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni évacueront leurs citoyens de la capitale soudanaise Khartoum. Le ministère des Affaires étrangères peut-il confirmer cette information et indiquer si la Chine a commencé à évacuer ses ressortissants du Soudan ?

Mao Ning : Depuis que la situation au Soudan a brusquement changé, la sécurité de nos compatriotes d’outre-mer est au cœur des préoccupations du Comité central du Parti communiste chinois (PCC). Le ministère chinois des Affaires étrangères a immédiatement activé le mécanisme d’urgence d’intervention consulaire et se tient en étroite communication et coordination avec les autres départements gouvernementaux, les gouvernements locaux et les ambassades et consulats chinois au Soudan et dans les pays voisins. Nous faisons tout notre possible pour protéger la sécurité de nos compatriotes au Soudan et élaborer un plan d’évacuation et de transfert.

Actuellement, le ministère chinois des Affaires étrangères a déjà envoyé un groupe de travail au Soudan et le premier groupe de personnel chinois a été évacué en toute sécurité au pays voisin du Soudan.

Notre ministère et notre ambassade au Soudan rappellent une fois de plus aux ressortissants chinois au Soudan de suivre de près les avis et les alertes de l’ambassade, d’enregistrer leurs informations personnelles auprès de l’ambassade dès que possible et de s’assurer qu’ils peuvent être joints par téléphone ou par d’autres réseaux de communication.

TASS : Vendredi dernier, l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, a accordé une interview à un média français. En ce qui concerne la propriété de la Crimée, M. l’ambassadeur a déclaré que cela dépendait de la manière dont le problème était perçu. La Crimée fait historiquement partie de la Russie et a été offerte à l’Ukraine par l’ancien dirigeant de l’Union soviétique Nikita Khrouchtchev. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : La position de la Chine sur les questions concernées reste inchangée.

En ce qui concerne les questions liées à la souveraineté territoriale, la position de la Chine est cohérente et claire. La Chine respecte la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays, et soutient les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies. Après la dislocation de l’Union soviétique, la Chine a été l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec les pays concernés. Depuis l’établissement des relations diplomatiques avec ces pays, la Chine a suivi les principes de respect mutuel et d’égalité en développant des relations bilatérales amicales et coopératives avec eux. La Chine respecte le statut de pays souverain des anciennes républiques soviétiques après la dislocation de l’Union soviétique.

En ce qui concerne la question ukrainienne, la position de la Chine est claire et cohérente. Nous continuerons à travailler avec la communauté internationale pour apporter notre propre contribution à la facilitation d’un règlement politique de la crise ukrainienne.

Certains médias ont cherché à déformer la position de la Chine sur la question ukrainienne et à semer la discorde entre la Chine et les pays concernés. Nous devons rester vigilants à cet égard.

AFP : L’ambassadeur de Chine en France a également affirmé que la souveraineté des anciennes républiques soviétiques n’avait pas de base solide en droit international. Le ministre lituanien des Affaires étrangères a déclaré que les remarques de l’ambassadeur expliquaient pourquoi des pays comme la Lituanie n’ont pas confiance dans la capacité chinoise de jouer un rôle constructif dans la médiation pour la paix sur la question ukrainienne. Le ministère chinois des Affaires étrangères soutient-il les remarques de l’ambassadeur de Chine en France ? Pensez-vous que la souveraineté des anciennes républiques soviétiques ne repose pas sur une base solide en droit international ?

Mao Ning : L’Union soviétique était un État fédéral et, dans son ensemble, un sujet de droit international dans les relations internationales. Cela n’enlève rien au statut de pays souverain des républiques après la dislocation de l’Union soviétique.

Sur la question ukrainienne, la position de la Chine est objective, juste, cohérente et claire. Nous continuerons à travailler avec la communauté internationale pour apporter notre propre contribution à la facilitation d’un règlement politique de la crise ukrainienne.

Phoenix TV : Nous avons noté que les armées chinoise et indienne ont tenu un nouveau cycle de négociations sur les questions frontalières le 23 avril. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?

Mao Ning : Le 23 avril, les armées chinoise et indienne ont tenu le 18e cycle de pourparlers au niveau des chefs de corps d’armée. Conformément à l’important consensus atteint par les dirigeants des deux pays, les deux parties ont procédé à un échange de vues approfondi sur l’accélération de la résolution des questions concernées. Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour plus de détails.

The Wall Street Journal : Je voudrais juste revenir sur les commentaires de l’ambassadeur de Chine en France. Pourriez-vous nous préciser si ses commentaires reflètent la position du gouvernement chinois ? Ou bien la Chine va-t-elle se rétracter, comme certains dirigeants européens qui lui ont demandé de le faire ? Pourriez-vous préciser si ces remarques concernées sont appropriés et si le ministère des Affaires étrangères les soutient ?

Mao Ning : Je peux vous dire que ce que je viens de dire représente la position officielle du gouvernement chinois.

AFP : Le président du Guatemala est arrivé aujourd’hui à Taïwan pour renforcer les « relations diplomatiques » avec l’île. Quelle est la position de la Chine sur cette visite ? Et avez-vous quelque chose à dire au président guatémaltèque ?

Mao Ning : Nous avons pris note des propos tenus par certaines personnalités politiques au Guatemala, qui indiquent que l’écrasante majorité des pays reconnaissent que Taïwan fait partie de la Chine et qu’il est irrationnel que le Guatemala n’ait pas de relations diplomatiques avec la Chine. Leurs propos perspicaces montrent clairement que l’adhésion au principe d’une seule Chine constitue une justice internationale, une aspiration des peuples et une tendance de notre époque. La Chine est la deuxième source d’importation et la cinquième destination d’exportation du Guatemala. La reconnaissance du principe d’une seule Chine et le développement des relations avec la Chine servent les intérêts fondamentaux du Guatemala et répondent aux aspirations du peuple guatémaltèque. Les activités sécessionnistes visant l’« indépendance de Taïwan » vont à l’encontre de la tendance historique et ne sont que des tentatives trompeuses des autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) de Taïwan. Elles n’entraveront pas la tendance historique irréversible vers la réunification de la Chine. Comme l’a déclaré le président de l’Association d’amitié Guatemala-Chine Pedro Barnoya, « l’histoire de la Chine a montré à tous qu’il n’y avait qu’une seule Chine dans le monde. L’histoire montre également qu’aucune des tentatives de division de la Chine n’aboutira ».

Bloomberg : La transcription des remarques de l’ambassadeur de Chine en France a été publiée sur le site web de l’ambassade de Chine. Elle a ensuite été supprimée. Savez-vous pourquoi elle a été supprimée et quelle partie des remarques de l’ambassadeur Lu posait problème ?

Mao Ning : Je n’en suis pas au courant.

Global Times : Selon les rapports, le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a déclaré dans une récente interview que le détroit de Taïwan n’était pas une affaire intérieure de la Chine et qu’une résolution pacifique de la question de Taïwan était dans l’intérêt de tous. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Mao Ning : Le ministre britannique des Affaires étrangères devrait manifestement suivre un cours de rattrapage en histoire. Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taïwan est une partie inséparable du territoire chinois. Le retour de Taïwan à la Chine est un élément important de l’ordre international de l’après-Seconde Guerre mondiale, comme l’indiquent noir sur blanc la Déclaration du Caire et la Proclamation de Potsdam. Le principe d’une seule Chine fait l’objet d’un consensus général au sein de la communauté internationale et constitue une norme fondamentale des relations internationales, affirmé dans la résolution 2758 de la 26e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Le principe d’une seule Chine est le fondement politique et la condition préalable à l’établissement et au développement des relations diplomatiques entre la Chine et le Royaume-Uni. Il y a plus de 50 ans, dans le communiqué conjoint Chine-Royaume-Uni sur l’échange d’ambassadeurs, le Royaume-Uni a reconnu que Taïwan était une province de la République populaire de Chine et que le gouvernement de la République populaire de Chine était le seul gouvernement légal de la Chine.

Je tiens à souligner une nouvelle fois que la question de Taïwan est une affaire intérieure de la Chine et est au cœur de ses intérêts fondamentaux. Sa résolution est l’affaire des Chinois. Aucune force extérieure n’a le droit d’y interférer. Nous espérons que le Royaume-Uni abordera cette question de principe essentielle avec lucidité et prudence.

NBC : Certains pensent que le renforcement de la coopération nucléaire entre la Chine et la Russie pourrait permettre à la Chine de devenir une superpuissance nucléaire, l’arsenal nucléaire combiné de la Russie et de la Chine finissant par dépasser de loin celui des États-Unis. Est-ce une évaluation juste de la stratégie nucléaire de la Chine ?

Mao Ning : De telles conjectures et interprétations erronées de la stratégie nucléaire de la Chine sont soit le résultat d’un manque de connaissances communes, soit le fruit d’intentions cachées.

La Chine adhère à une politique étrangère indépendante de paix, à une stratégie nucléaire défensive et à une politique de « non-recours en premier » aux armes nucléaires. Nous maintenons nos capacités nucléaires au niveau minimum requis par la sécurité nationale. Dans le même temps, nous nous engageons dans une coopération normale en matière d’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire avec d’autres pays sur la base des lois et règlements nationaux, des obligations internationales et des accords intergouvernementaux bilatéraux.

En revanche, les États-Unis, qui disposent de l’arsenal nucléaire le plus important et le plus avancé au monde, suivent une politique de dissuasion nucléaire de premier usage, ne cessent d’améliorer leur triade nucléaire, déploient des armes nucléaires tactiques en Europe dans le cadre d’accords de partage nucléaire et resserrent leur « alliance nucléaire » par des moyens tels que le renforcement de la dissuasion élargie et le transfert de sous-marins à propulsion nucléaire.

Apparemment, il existe de grandes différences entre la stratégie nucléaire de la Chine et celle des États-Unis.

Reuters : Ma question est similaire à celles qui ont été posées précédemment au sujet de l’ambassadeur de Chine en France. La Chine reconnaît-elle l’Ukraine comme un État souverain ?

Mao Ning : Cette question est posée à dessein sur quelque chose dont tout le monde connaît la réponse. L’Ukraine est un État membre à part entière des Nations Unies. Tout le monde sait que seuls les pays souverains peuvent devenir membres des Nations Unies. La Chine a établi et développé des relations saines avec l’Ukraine, conformément aux objectifs et aux principes de la charte des Nations Unies et aux cinq principes de la coexistence pacifique. Toute tentative visant à semer la discorde ou à perturber les relations de la Chine avec les pays concernés est mal intentionnée et n’aboutira pas.

Shenzhen TV : D’après ce que nous avons appris lors d’un événement organisé aujourd’hui par l’Administration nationale chinoise de l’espace (CNSA) pour célébrer la Journée de l’espace en Chine, la Chine a respectivement offert des échantillons lunaires à la Russie et à la France. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?

Mao Ning : L’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique doivent servir le bien-être et les intérêts de tous les pays. Il s’agit d’un principe universellement reconnu dans le droit de l’espace extra-atmosphérique. Partager et mener des recherches conjointes sur les échantillons lunaires est un moyen utile pour les scientifiques du monde entier d’étudier la formation et l’évolution de la Lune et d’explorer l’inconnu. Comme l’a indiqué la CNSA, la Chine a respectivement offert à la France et à la Russie un échantillon lunaire de 1,5 gramme à des fins de recherches lors de la visite du président Emmanuel Macron ce mois-ci et de la visite du président Vladimir Poutine en février de l’année dernière. En retour, la Russie a donné un échantillon lunaire de 1,5 gramme à la Chine lors de la visite du président Xi Jinping en Russie le mois dernier. Les échantillons remis par la Chine ont été prélevés sur la Lune par la mission Chang’e-5 en décembre 2020.

La Chine s’engage dans la coopération et les échanges spatiaux internationaux sur la base de l’égalité, du bénéfice mutuel et de la coopération gagnant-gagnant. Nous avons publié le règlement sur la gestion des échantillons lunaires pour encourager les recherches sur les échantillons lunaires et promouvoir le partage des résultats scientifiques. Jusqu’à présent, les scientifiques de pays tels que l’Australie, la Russie, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Suède ont participé aux études scientifiques des échantillons lunaires chinois.

Nous sommes prêts à travailler avec d’autres pays pour renforcer la coopération, explorer conjointement l’espace extra-atmosphérique et l’utiliser à des fins pacifiques, et apporter de nouvelles contributions plus importantes au progrès de la civilisation humaine.

AFP : L’Australie a dévoilé aujourd’hui son plus grand plan de restructuration militaire depuis des décennies. L’Australie a déclaré qu’elle devait consacrer plus de fonds à la défense, car l’armée chinoise remettait en cause la sécurité régionale. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : La Chine poursuit une politique de défense nationale défensive et reste attachée à la paix et à la stabilité dans la région Asie-Pacifique et dans le monde. Nous ne posons de défi à aucun pays. Nous espérons que certains pays n’utiliseront pas la Chine comme prétexte pour renforcer leur puissance militaire et qu’ils s’abstiendront d’exagérer la « menace chinoise ».

Reuters : Selon les rapports, les États-Unis ont exhorté la Corée du Sud à ne pas augmenter ses ventes et à ne pas combler les pénuries de puces en Chine si cette dernière interdit le fabricant de puces mémoires Micron. Quel est votre commentaire à ce sujet ? En ce qui concerne l’enquête sur Micron, pouvez-vous nous partager plus d’informations ?

Mao Ning : La Chine a clairement exprimé à plusieurs reprises sa position sur les contrôles américains des exportations de puces qui la visent. Pour maintenir leur hégémonie et poursuivre leurs intérêts égoïstes, les États-Unis ont poussé au découplage et à la rupture des chaînes industrielles et d’approvisionnement et ont même contraint leurs alliés à se joindre à la campagne visant à contenir la Chine. Il s’agit d’une grave violation des principes de l’économie de marché et des règles du commerce international. Elle déstabilise les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et nuit aux intérêts des entreprises de tous les pays, y compris la Chine. Cela constitue des pratiques typiques de l’intimidation dans le domaine de la technologie et du protectionnisme commercial. De telles pratiques égoïstes ne seront pas accueillies. La Chine s’y oppose fermement.

Nous espérons que le gouvernement et les entreprises du pays concerné feront preuve de lucidité et participeront aux efforts visant à préserver le système commercial multilatéral et à maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales.

En ce qui concerne l’enquête sur Micron, nous avons précédemment indiqué que les services compétents chinois procédaient à un examen de la cybersécurité des cyberproduits qui avaient eu ou pourraient avoir un impact sur la sécurité nationale, conformément aux lois et aux règlements. Il s’agit d’une mesure réglementaire normale.

Bloomberg : Pouvez-vous nous informer de l’état d’avancement des discussions sur la frontière entre l’Inde et la Chine qui ont débuté hier ?

Mao Ning : Je viens de répondre à cette question. Le 23 avril, les armées chinoise et indienne ont tenu le 18e cycle des pourparlers au niveau des chefs de corps d’armée. Conformément à l’important consensus atteint par les dirigeants des deux pays, les deux parties ont procédé à un échange de vues approfondi sur l’accélération de la résolution des questions concernées. Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour les détails.

TASS : La Russie a pris la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations Unies en avril. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations Unies à New York les 24 et 25 avril. Avant d’embarquer pour les États-Unis, Sergueï Lavrov a déclaré à la presse que les États-Unis avaient refusé de délivrer des visas aux journalistes accompagnant la délégation russe. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Nous espérons que les pays concernés régleront cette question par le dialogue.

PTI : Selon les rapports, le ministre chinois de la Défense se rendra en Inde pour assister à la réunion des ministres de la Défense de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Pouvez-vous le confirmer ? Quel est votre commentaire à ce sujet ? 

Mao Ning : En ce qui concerne cette question, je vous recommande de consulter le ministère chinois de la Défense nationale.

Reuters : Ma question porte sur la question ukrainienne et la question de la Crimée. Merci beaucoup d’avoir expliqué que la Chine respecte le « statut d’État souverain » des anciens pays soviétiques comme l’Ukraine. Cela semble différent de ce qu’a dit l’ambassadeur de Chine en France Lu Shaye. La Chine maintient-elle tout ce qu’a dit l’ambassadeur Lu dans l’interview accordée à LCI ?

Mao Ning : Premièrement, je tiens à souligner que ce que je viens de dire représente la position officielle du gouvernement chinois.

Deuxièmement, la Chine est sans aucun doute le pays qui respecte le mieux le territoire et la souveraineté de tous les pays et qui défendent le mieux les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies.