Conférence de presse du 8 mai 2023 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2023-05-08 23:15

À l’invitation de la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, de la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et de la ministre norvégienne des Affaires étrangères Anniken Huitfeldt, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang effectuera une visite en Allemagne, en France et en Norvège du 8 au 12 mai.

CCTV : Comment la Chine perçoit-elle ses relations actuelles avec la France ? Pourriez-vous nous présenter davantage la prochaine visite en France du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang ? Quelles sont les attentes de la Chine à cette visite ?

Wang Wenbin : La Chine et la France sont toutes deux des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et de grands pays indépendants. Le mois dernier, le président Emmanuel Macron a effectué une visite d’État fructueuse en Chine. Sous la direction du président Xi Jinping et du président Emmanuel Macron, les relations sino-françaises ont maintenu une bonne dynamique de croissance. Les deux pays sont engagés dans une communication stratégique productive, une coopération pratique fructueuse et une communication et une coordination saines dans les affaires internationales et régionales.

Au cours de sa visite, le conseiller d’État Qin Gang aura un échange de vues approfondi avec la partie française sur la mise en œuvre du consensus atteint par les deux chefs d’État, la promotion des échanges et de la coopération entre les deux parties dans divers domaines et l’avancement du partenariat stratégique global entre la Chine et la France à un nouveau niveau. Le conseiller d’État Qin Gang tiendra des consultations avec la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna en tant que coprésidents du dialogue de haut niveau Chine-France sur les échanges culturels et entre les peuples, et comparera les notes sur les échanges culturels et entre les peuples à l’avenir, en profitant de l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et de l’Année de la culture et du tourisme Chine-France en 2024.

Le Quotidien du peuple : Le ministère des Affaires étrangères a publié aujourd’hui sur son site Internet des informations sur le sommet Chine-Asie centrale qui sera présidé par le président Xi Jinping. Pouvez-vous nous donner plus d’informations sur le programme et les attentes de la Chine ?

Wang Wenbin : Les 18 et 19 mai, le président Xi Jinping présidera le sommet Chine-Asie centrale à Xi’an, dans le Shaanxi. Les chefs d’État des cinq pays d’Asie centrale participeront au sommet en Chine. Il s’agira du premier événement diplomatique majeur organisé par la Chine cette année et du premier sommet en personne entre les chefs d’État des six pays depuis que la Chine a établi des relations diplomatiques avec ces pays il y a 31 ans. Il s’agit d’une étape importante dans l’histoire des relations entre la Chine et les pays d’Asie centrale.

Au cours du sommet, le président Xi Jinping prononcera un discours important, les chefs d’État passeront en revue le développement des relations entre la Chine et l’Asie centrale, échangeront leurs points de vue sur l’édification du mécanisme Chine-Asie centrale, la coopération dans divers domaines et les grandes questions internationales et régionales d’intérêt commun, et les chefs d’État signeront également ensemble d’importants documents politiques. Nous sommes convaincus qu’avec les efforts concertés de toutes les parties, ce sommet contribuera à dessiner un nouveau schéma directeur pour les relations Chine-Asie centrale et ouvrira une nouvelle ère de coopération entre les deux parties.

Reuters : Hier, le Financial Times a rapporté que l’Union européenne avait proposé des sanctions à l’encontre de sept entreprises chinoises accusées d’avoir vendu des équipements susceptibles d’être utilisés pour soutenir l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Quelle est la réponse de la Chine à cette proposition ?

Wang Wenbin : Nous avons pris note du rapport concerné. Nous nous opposons fermement aux sanctions illégales ou à la juridiction au bras long contre la Chine en citant la coopération entre la Chine et la Russie. Sur la question ukrainienne, la Chine maintient toujours une position objective et juste, promeut activement les pourparlers de paix et a joué un rôle constructif pour faciliter un règlement politique de la crise. La coopération économique et commerciale entre la Chine et la Russie est totalement légale et transparente. Elle ne vise aucune tierce partie et ne subit aucune perturbation ou coercition de la part d’une tierce partie. Si le rapport concerné est authentique, la décision de l’Union européenne (UE) sapera la confiance mutuelle et la coopération avec la Chine et accentuera la division et la confrontation dans le monde, ce qui est extrêmement dangereux. Nous appelons l’UE à ne pas s’engager dans cette voie erronée. Dans le cas contraire, la Chine prendra des mesures résolues pour préserver ses droits et intérêts légitimes et légaux.

China News Service : Un récent rapport du gouvernement suisse sur Taïwan indique que la Suisse adhère à la politique d’une seule Chine mais estime que Taïwan « a les caractéristiques d’un État » et que « la reconnaissance de Taïwan en tant qu’État est une décision laissée à la libre appréciation de chaque État ». Le Conseil national suisse a adopté une motion visant à renforcer la coopération avec le soi-disant « pouvoir législatif » de Taïwan et à approfondir leurs échanges économiques et politiques. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine est vivement mécontente des paroles et actions erronées de la Suisse sur Taïwan et s’y oppose fermement.

La question de Taïwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine. Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taïwan est une partie inséparable du territoire chinois. Le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine. Le principe d’une seule Chine est un consensus dominant de la communauté internationale et une norme universellement reconnue régissant les relations internationales. Il s’agit d’une composante de l’ordre international de l’après-guerre qui ne doit pas être déformée ou dénaturée. La Suisse est l’un des premiers pays à reconnaître et à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Le principe d’une seule Chine est la pierre angulaire politique la plus importante pour l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la Suisse ainsi que les échanges et la coopération harmonieux entre les deux pays au cours des 70 dernières années.

Nous demandons instamment à la Suisse de respecter son engagement politique à l’égard du principe d’une seule Chine, de cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taïwan », de cesser d’être complice ou de soutenir toute activité visant l’« indépendance de Taïwan » et de collaborer avec la Chine pour maintenir la bonne dynamique du développement des relations bilatérales.

CNR : La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, s’est rendue en Chine le mois dernier et le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang se rendra en Allemagne à son tour dans un mois. Quelles en sont les considérations spécifiques ? Comment la Chine évalue-t-elle les relations sino-allemandes actuelles ?

Wang Wenbin : La Chine et l’Allemagne sont toutes deux des pays importants ayant une influence internationale. Depuis l’établissement des relations diplomatiques il y a plus de 50 ans, la Chine et l’Allemagne se sont traitées mutuellement avec égalité et respect, ont cherché un terrain d’entente tout en mettant de côté les différences, et ont obtenu des résultats gagnant-gagnant, ce qui a non seulement renforcé la coopération bilatérale, mais a également dirigé le développement des relations entre la Chine et l’Europe. Au cours de cette visite, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang poursuivra le dialogue et la communication avec la partie allemande afin d’approfondir la coopération mutuellement bénéfique et de déployer des efforts conjoints en vue du développement sain et régulier du partenariat stratégique global entre la Chine et l’Allemagne.

CRI : Comme vous venez d’annoncer la visite du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang en Norvège, comment la Chine évalue-t-elle les relations actuelles Chine-Norvège ? Quels sont les attentes de la Chine à l’égard de cette de visite ?

Wang Wenbin : Ces dernières années, les relations Chine-Norvège se sont développées à un rythme soutenu. Guidées par les accords importants conclus par les dirigeants des deux pays, la Chine et la Norvège ont réalisé des progrès impressionnants en matière de coopération commerciale, maritime, écologique et dans le domaine des sports d’hiver, et se sont étroitement coordonnées sur les changements climatiques, la biodiversité et les affaires multilatérales au sein des Nations Unies. Tout cela témoigne du dynamisme et du potentiel des relations bilatérales.

L’année prochaine marquera le 70e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la Norvège. Nous espérons profiter de cette visite pour renforcer les contacts mutuels, consolider la confiance réciproque, promouvoir la coopération, faire progresser régulièrement les relations bilatérales et les porter à un nouveau niveau dans la nouvelle ère.

AFP : Lors de sa rencontre avec l’ambassadeur des États-Unis en Chine R. Nicholas Burns ce matin, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang a déclaré qu’une série de paroles et d’actions erronées de la part des États-Unis avaient sapé l’élan positif durement acquis dans les relations bilatérales. Le ministère des Affaires étrangères peut-il préciser à quelles paroles et actions erronées qu’il faisait référence ?

Wang Wenbin : Nous avons publié un communiqué de presse sur la réunion entre le conseiller d’État Qin Gang et l’ambassadeur R. Nicholas Burns. Vous y trouverez les réponses à vos questions. Je tiens à profiter de cette occasion pour présenter à nouveau des informations concernées.

Le conseiller d’État Qin Gang a déclaré que les États-Unis devaient se forger une perception correcte de la Chine, revenir à la rationalité et jeter les bases correctes des relations sino-américaines, comme on le fait pour le premier bouton d’une chemise. C’est ainsi que les deux parties pourront bénéficier de leurs succès respectifs. Les États-Unis ne peuvent pas, d’une part, parler de la nécessité de communiquer et, d’autre part, continuer à réprimer et à contenir la Chine. Ils ne peuvent pas dire une chose et faire le contraire, et doivent respecter la limite de principe et les lignes rouges de la Chine. Les États-Unis doivent cesser de saper la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine, traiter correctement la question de Taïwan en particulier, cesser d’affaiblir le principe d’une seule Chine et cesser de soutenir les forces sécessionnistes visant l’« indépendance de Taïwan » ou d’être de connivence avec elles. Les États-Unis doivent gérer les incidents inattendus et occasionnels dans les relations bilatérales de manière calme, professionnelle et pragmatique afin d’éviter de porter de nouveaux coups aux relations sino-américaines. Les États-Unis doivent promouvoir le dialogue et la coopération sur la base du respect mutuel, du bénéfice mutuel et de la réciprocité. Nous espérons que l’ambassadeur R. Nicholas Burns aura davantage de contacts, d’échanges et de réflexions en Chine, et qu’il servira de pont entre la Chine et les États-Unis.

Global Times : Le 7 mai, la Ligue arabe a convoqué une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères, qui a convenu de réadmettre la Syrie au sein du groupe. À ma connaissance, la Chine a soutenu le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe et a joué un rôle constructif à cet égard. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine salue et félicite la Syrie pour son retour au sein de la Ligue arabe. Nous estimons que ce retour est propice à la force et à l’unité des États arabes, au développement et à la revitalisation du monde arabe, ainsi qu’à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. Cela sert les intérêts à long terme des États arabes.

La Chine a toujours soutenu les États arabes dans leur recherche de la force par l’unité, et a activement soutenu la Syrie dans son retour au sein de la Ligue arabe. La Chine a activement engagé les différentes parties par le biais de ses propres canaux. Le mois dernier, l’envoyé spécial du gouvernement chinois pour la question du Moyen-Orient, Zhai Jun, s’est rendu en Syrie et a eu un échange de vues approfondi avec la Syrie sur la promotion d’un règlement politique de la question syrienne et la facilitation du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Récemment, la Chine a envoyé un groupe de travail dans les États arabes concernés afin de mener des discussions approfondies sur le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang, le ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad se rendra bientôt en Chine. En tant qu’amie sincère de la Syrie et des autres États arabes, la Chine salue et soutient la solidarité arabe et continuera à œuvrer sans relâche à cette fin.

Yonhap News Agency : Des experts chinois ont déclaré dans certains médias chinois que si la Corée du Sud et le Japon ne corrigeaient pas leurs positions erronées sur la question de Taïwan, il serait difficile de reprendre le sommet Corée du Sud-Chine-Japon. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? La position de la Chine sur la reprise du sommet a-t-elle changé ?

Wang Wenbin : La position de la Chine sur la question de Taïwan est cohérente et claire. Nous espérons que toutes les parties respecteront le principe d’une seule Chine. En tant que voisins proches, la Chine, le Japon et la Corée du Sud ont tout lieu de travailler ensemble pour maintenir le fondement politique des relations bilatérales et rester engagés dans le développement régulier, sain et durable de la coopération trilatérale.

CCTV : Le 5 mai, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé que la pandémie de COVID-19 ne constituait plus « une urgence de santé publique de portée internationale ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : La pandémie de COVID-19 est l’ennemi commun de l’humanité. L’annonce par l’OMS que la pandémie de COVID-19 ne constitue plus « une urgence de santé publique de portée internationale » marque un résultat important de la réponse commune du monde à la pandémie de COVID-19. C’est une victoire importante.

Dans la lutte contre le COVID-19, le Parti et le gouvernement chinois ont toujours placé la population et sa vie au-dessus de tout, ont suivi une approche scientifique et ciblée et ont continué à ajuster les mesures de lutte contre le COVID-19 à la lumière de l’évolution de la situation. La Chine a non seulement protégé la vie de son peuple dans toute la mesure du possible, mais elle a également apporté un soutien opportun pour la lutte contre le COVID-19 dans le monde entier, ce qui fait d’elle un participant important à la coopération internationale contre le COVID-19. Nous avons été parmi les premiers à nous engager à faire des vaccins contre le COVID-19 un bien public mondial, à soutenir la levée des droits de propriété intellectuelle sur la recherche et le développement de vaccins, à lancer la production conjointe de vaccins avec d’autres pays en développement, à envoyer des équipes d’experts médicaux à l’étranger et à mener une coopération mondiale avec l’OMS pour la recherche de l’origine du COVID-19. Grâce à des engagements fermes et à des actions concrètes, la Chine a contribué à maintenir la réponse internationale à la pandémie de COVID-19 dans la bonne direction et a vigoureusement promu la construction d’une communauté mondiale de la santé pour tous.

La Chine continuera à travailler avec la communauté internationale, y compris l’OMS, pour contribuer à la gouvernance mondiale de la santé publique, à la protection de la vie et de la santé des personnes et aux efforts visant à construire une communauté mondiale de la santé pour tous.

Agence de Presse Xinhua : Nous avons noté que la Chine avait annoncé plus tôt dans la journée que les présidents du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan se rendraient en Chine. Pouvez-vous nous faire part du programme de ces visites et des attentes de la Chine ? Comment la Chine envisage-t-elle ses relations avec les cinq pays d’Asie centrale ?

Wang Wenbin : À l’invitation du président Xi Jinping, les présidents du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan effectueront des visites d’État en Chine. Le président Xi Jinping s’entretiendra respectivement avec les quatre présidents. La Chine collabore avec toutes les parties pour préparer soigneusement ces visites et en faire un grand succès.

La Chine et les pays d’Asie centrale sont des voisins amicaux et des partenaires stratégiques globaux. Les deux parties ont développé leurs relations en adhérant aux principes du respect mutuel, de l’amitié de bon voisinage, de la solidarité dans les moments difficiles et de la coopération gagnant-gagnant. Nous avons approfondi la confiance politique mutuelle, amélioré la coopération pratique et accru la profondeur et la substance de notre coordination internationale. Nous sommes véritablement devenus de bons voisins, de bons amis, de bons partenaires et de bons frères. La Chine est prête à travailler avec les pays d’Asie centrale pour faire de ces visites une bonne occasion d’élargir encore la coopération dans tous les domaines, d’élever les relations bilatérales et de contribuer à la paix, à la stabilité, au développement et à la prospérité dans la région et dans le monde entier.

NHK : Lors du sommet d’hier, en réponse aux questions nucléaires et de missiles de la Corée du Nord, les dirigeants japonais et sud-coréens ont confirmé qu’ils renforceraient la coopération en matière de sécurité entre le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis. Les deux parties ont également conclu un accord sur l’eau traitée de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, selon lequel la Corée du Sud enverra un groupe d’experts sur le site dans le courant du mois. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Mon collègue a récemment exposé la position de la Chine sur la déclaration de Washington. Le fait que d’autres parties puissent adhérer à la déclaration de Washington et participer à la coopération dans ce domaine ne fera qu’aggraver les tensions dans la région, saper le régime de non-prolifération nucléaire et nuire aux intérêts stratégiques des autres pays. Nous espérons que les pays concernés s’abstiendront de s’engager plus avant dans la mauvaise voie.

Les causes profondes et l’histoire des problèmes de la péninsule coréenne sont claires. La formation de cercles exclusifs ne mènera nulle part. Les parties doivent s’efforcer de parvenir à un règlement politique, répondre aux préoccupations légitimes de chacune de manière équilibrée et préserver la paix et la stabilité de la péninsule coréenne.

En ce qui concerne le traitement de l’eau radioactive par le Japon, nous tenons à souligner qu’il en va de l’environnement marin mondial et de la santé de l’humanité. Il ne s’agit pas d’une question intérieure du Japon. Il doit consulter pleinement les voisins du Japon et les autres parties prenantes avant qu’une décision ne soit prise. Au cours des deux dernières années, la Chine, la Corée du Sud, les pays insulaires du Pacifique et la population japonaise ont exprimé leurs vives inquiétudes et leur opposition à la mauvaise décision annoncée par le Japon de rejeter en mer l’eau radioactive.

Malheureusement, le Japon s’est obstiné à mettre en œuvre son plan de rejet en mer sans remplir ses obligations de communiquer et consulter pleinement les parties prenantes. La partie japonaise a cherché à imposer sa décision unilatérale à ses voisins et à la communauté internationale. En avril 2021, le Japon a annoncé unilatéralement sa décision de rejet en mer de l’eau radioactive. En juillet 2022, le Japon a approuvé le plan d’exécution. Récemment, le Japon a continué à déclarer publiquement qu’il commencerait le processus de rejet en mer cette année et qu’il ne le reporterait pas. Parallèlement, le Japon continue d’affirmer que le plan de rejet en mer de l’eau radioactive est sûr, sans fournir suffisamment de preuves scientifiques et factuelles. Le Japon n’a toujours pas répondu aux préoccupations internationales concernant la légitimité du plan de rejet, la fiabilité des données relatives à l’eau contaminée par le nucléaire, l’efficacité des équipements de purification de l’eau contaminée et les incertitudes relatives à l’impact sur l’environnement.

Si le Japon souhaite réellement apaiser les inquiétudes des parties prenantes, il doit s’engager dans la communication sans préjuger du résultat de son rejet, cesser de faire progresser arbitrairement le plan de rejet en mer de l’eau radioactive, ne pas fixer de calendrier unilatéral pour le rejet, résoudre effectivement les inquiétudes de toutes les parties et accepter de discuter de toutes les options autres que le rejet en mer de l’eau radioactive. Dans le cas contraire, aucune communication bilatérale ou visite sur le terrain n’aura de sens. Elles ne serviront que de prétexte de l’avancement du plan de rejet en mer par le Japon.

Reuters : Le ministre britannique de l’Investissement Dominic Johnson est actuellement en visite à Hong Kong pour des réunions sur la technologie financière et le commerce des services financiers. La partie chinoise peut-elle nous donner plus d’informations sur ces réunions ? Le bilan de Hong Kong en matière de droits de l’homme a-t-il été abordé lors de ces réunions ?

Wang Wenbin : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez mentionné. Les droits de l’homme des citoyens de Hong Kong sont effectivement protégés conformément à la loi. Aucun pays étranger n’a le droit de s’immiscer dans les affaires de Hong Kong.

AFP : Demain marquera le millième jour de détention de la journaliste australienne Cheng Lei. Le ministère des Affaires étrangères peut-il nous informer des derniers développements de cette affaire ?

Wang Wenbin : Nous avons également fourni à plusieurs reprises des informations sur le fait que Cheng Lei était soupçonnée d’infractions pénales et qu’elle était traitée par les services compétents chinois conformément à la loi. Je tiens à souligner que les droits et les intérêts légitimes de la personne concernée sont protégés.

Agence de Presse Xinhua : Le 7 mai a marqué le 24e anniversaire du bombardement de l’ambassade de Chine en République fédérale de Yougoslavie par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) dirigée par les États-Unis. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Le 7 mai 1999, l’OTAN dirigée par les États-Unis a bombardé l’ambassade de Chine en République fédérale de Yougoslavie, tuant trois journalistes chinois et blessant plus de 20 diplomates chinois. Le peuple chinois n’oubliera jamais ce qu’ils ont sacrifié pour défendre la vérité, l’équité et la justice. Nous n’oublierons jamais non plus cette atrocité barbare commise par l’OTAN dirigée par les États-Unis.

Tout en se déclarant être une alliance défensive régionale, l’OTAN a attisé les tensions régionales et créé une confrontation entre les camps. À l’issue de la Guerre froide, de la Bosnie-Herzégovine au Kosovo, de l’Irak à l’Afghanistan et de la Libye à la Syrie, l’OTAN dirigée par les États-Unis a allumé la mèche et provoqué des conflits dans le monde entier à mainte reprise. Les données disponibles montrent que dans les années qui ont suivi 2001, l’OTAN a lancé et participé à des guerres qui ont tué des centaines de milliers de personnes et en ont déplacé des dizaines de millions. Ces dernières années, l’OTAN a fait des incursions vers l’est, dans la région Asie-Pacifique, provoquant des confrontations entre les camps et sapant la paix et la stabilité dans la région. Cette situation a mis les pays de la région en état d’alerte.

Sur le site de l’ambassade de Chine bombardée en République fédérale de Yougoslavie se dresse un monument portant l’inscription « Souvenez-vous de nos martyrs et chérissez la paix ». L’OTAN dirigée par les États-Unis doit réfléchir sérieusement aux crimes qu’elle a commis, abandonner la mentalité dépassée de la guerre froide, cesser d’attiser les tensions dans la région et de semer la division et l’instabilité.

China Daily : Du 24 avril au 5 mai, le groupe d’experts indépendants pour la promotion de la justice et de l’égalité raciales dans le contexte de l’application de la loi du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a effectué une visite aux États-Unis. Lors d’une conférence de presse organisée à l’issue de la visite, le Mécanisme international indépendant d’experts ont appelé les États-Unis à redoubler d’efforts pour promouvoir la responsabilité des actes de racisme et de discrimination raciale et à prendre des mesures pour remédier aux difficultés socio-économiques auxquelles sont confrontées les personnes d’ascendance africaine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous avons pris note de la récente visite aux États-Unis du groupe d’experts indépendants du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, chargé de faire progresser la justice et l’égalité raciales dans le contexte de l’application de la loi. Selon les rapports, lors de la conférence de presse à l’issue de la visite, le groupe d’experts indépendants a noté que l’héritage de l’esclavage était un problème de longue date et profondément ancré aux États-Unis, traumatisant des générations entières. Les données montrent que la discrimination raciale est largement répandue dans le système judiciaire américain, les personnes d’origine africaine faisant l’objet d’une discrimination importante dans tous les aspects de l’application de la loi, y compris l’arrestation, la détention et la condamnation. Le groupe d’experts indépendants ont appelé le gouvernement américain à prendre des mesures plus énergiques afin de faire encourir la responsabilité aux auteurs des violations des droits de l’homme, de renforcer le contrôle de l’application de la loi et d’offrir une réparation et une assistance complètes aux victimes de la discrimination raciale.

Après la mort de George Floyd, un Afro-Américain, à la suite d’une immobilisation policière genou contre cou en 2020, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a organisé un débat d’urgence pour appeler à une plus grande attention sur la discrimination raciale des forces de l’ordre américaines. Le mécanisme international d’experts indépendants susmentionné a été créé en 2021 par le Conseil des droits de l’homme pour faire progresser la justice et l’égalité raciales et demander des comptes aux auteurs de ces actes. Malheureusement, jusqu’à aujourd’hui, il y a eu aux États-Unis des incidents fréquents de violence raciale de la part de la police et une discrimination croissante contre les personnes d’origine africaine et d’autres minorités. L’application violente de la loi par la police et la discrimination raciale aux États-Unis révèlent pleinement l’insensibilité du pays à l’égard du droit à la vie et les profonds problèmes raciaux de la société américaine. Les États-Unis ne sont absolument pas un pays modèle en matière de droits de l’homme, mais un mauvais exemple avec un long palmarès d’abus et de violations des droits de l’homme.

Nous appelons les États-Unis à répondre sérieusement aux préoccupations de la communauté internationale, à réfléchir profondément à leurs graves problèmes de racisme, de discrimination raciale et de violence policière, et à cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays sous le prétexte des droits de l’homme. Les États-Unis doivent prendre des mesures concrètes pour s’attaquer à leurs graves problèmes de discrimination raciale, faire prévaloir la vérité et la justice pour les victimes et empêcher que la tragédie de George Floyd et des dizaines de milliers de victimes du racisme comme lui ne se reproduise.

Bloomberg : Pourquoi le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang et l’ambassadeur des États-Unis en Chine R. Nicholas Burns se rencontrent-ils maintenant ? Est-ce un signe de la volonté de la Chine de s’engager dans des échanges de plus haut niveau avec les États-Unis ?

Wang Wenbin : Il s’agit d’un arrangement diplomatique normal.

Reuters : Vendredi, l’ambassade de Corée du Sud en Chine a publié une lettre critiquant les reportages du Global Times, affirmant que les récents articles du journal sur le gouvernement sud-coréen était diffamatoire et provocateur. Le Global Times a réfuté cette critique dans un éditorial ce matin. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Quelles tendances dans les relations entre la Chine et la Corée du Sud se reflètent dans cette controverse ?

Wang Wenbin : Nous avons pris note des rapports concernés ainsi que de la réponse du Global Times. Bien que la récente opinion publique négative entre la Chine et la Corée du Sud n’ait pas eu à apparaître, il est assez clair qu’elle en a été la cause en premier lieu. Les points de vue des médias concernés ne représentent pas ceux du gouvernement chinois, ils reflètent cependant la façon dont les Chinois perçoivent la situation. La clé pour éviter la presse négative est de gérer sa source. Nous espérons que la Corée du Sud fera un effort constructif dans ce sens.

Bloomberg : Le Wall Street Journal rapporte que la Chine a restreint l’accès des entreprises étrangères aux sources de données chinoises, en partie à cause d’une série de rapports rédigés par des institutions de recherches américaines. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ? Pouvez-vous confirmer cette information ?

Wang Wenbin : Je ne suis pas au courant de ce que vous avez mentionné.