Conférence de presse du 12 mai 2023 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2023-05-12 23:55

À l’invitation du Ding Xuexiang, membre du comité permanent du Bureau politique du comité central du Parti communiste chinois (PCC) et vice-premier ministre du Conseil d’État, le vice-premier ministre et ministre des Finances de Singapour Lawrence Wong, se rendra en Chine du 13 au 17 mai.

À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang, David Francis, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, effectuera une visite officielle en Chine du 15 au 18 mai.

AFP : Selon les rapports officiels, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et directeur du Bureau de la Commission centrale des affaires étrangères, et Jake Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, se sont entretenus pendant plus de huit heures en début de semaine, mais les deux parties n’ont publié que deux brefs comptes rendus. J’ai deux questions à poser. Premièrement, cela signifie-t-il que les deux parties ne sont pas parvenues à un accord sur des questions essentielles ? Deuxièmement, les deux parties ont-elles évoqué la possibilité d’organiser des réunions de plus haut niveau lors du sommet du G7 ?

Wang Wenbin : Nous avons publié un communiqué de presse sur la rencontre concernée. Les 10 et 11 mai, heure locale, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et directeur du Bureau de la Commission centrale des affaires étrangères, et Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, se sont rencontrés à Vienne, en Autriche. Les deux parties ont eu des discussions franches, approfondies, substantielles et constructives sur les moyens d’éliminer les obstacles dans les relations Chine-États-Unis et de stabiliser ces relations pour éviter qu’elles ne se détériorent. Le directeur Wang Yi a expliqué en détail la position sérieuse de la Chine sur la question de Taïwan. Les deux parties ont également échangé leurs points de vue sur la situation dans la région Asie-Pacifique, l’Ukraine et d’autres questions internationales et régionales d’intérêt commun. Les deux parties ont convenu de continuer à faire bon usage de ce canal de communication stratégique.

Agence de Presse Xinhua : La Chine a annoncé la visite du président érythréen Isaias Afwerki. Pourriez-vous nous faire part du programme et des attentes de la Chine concernant cette visite ? Comment la Chine perçoit-elle les relations actuelles entre la Chine et l’Érythrée ?

Wang Wenbin : L’Érythrée est un pays important de la Corne de l’Afrique. La Chine et l’Érythrée jouissent d’une amitié de longue date. En 2022, le président Xi Jinping et le président Isaias Afwerki ont convenu d’élever leurs relations bilatérales au rang de partenariat stratégique. Cette année marque le 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Érythrée. Les deux pays continuent à approfondir la confiance politique mutuelle, ont obtenu des résultats fructueux dans la coopération pratique et maintiennent une communication et une coordination étroites dans les affaires internationales et régionales.

Au cours de la visite du président Isaias Afwerki, le président Xi Jinping organisera une cérémonie de bienvenue et un banquet à son intention, et les deux chefs d’État s’entretiendront. Le premier ministre Li Qiang rencontrera le président Isaias Afwerki. Nous sommes convaincus que la visite du président Isaias Afwerki donnera un nouvel élan au développement global et approfondi des relations entre la Chine et l’Érythrée et fera progresser la coopération amicale entre les deux pays.

TASS : Le Forum ministériel pour la coopération dans la région Indopacifique de l’Union européenne se tiendra à Stockholm, en Suède, le 13 mai. Selon les informations disponibles, le forum portera sur le développement vert et inclusif ainsi que sur des sujets concernant la Russie. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang prévoit-il participer à cet événement ?

Wang Wenbin : L’Asie-Pacifique est une région prometteuse pour la coopération et le développement, et non un échiquier pour la compétition géopolitique. Tout cadre de coopération régionale doit suivre la tendance dominante de la paix et du développement dans le monde d’aujourd’hui, viser une plus grande confiance mutuelle et une plus grande coopération entre les pays de la région et être ouvert, transparent et inclusif. Aucun de ces cadres ne doit se fonder sur la mentalité dépassée de la guerre froide, tracer des lignes idéologiques ou susciter la division et la confrontation.

China News Service : Une cérémonie de rapatriement de reliques anciennes chinoises a été organisée récemment par des fonctionnaires chinois et américains à New York. Deux lits funéraires sculptés dans la pierre, datant des dynasties du Nord et des Tang, ont été rendus à la Chine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Dans l’après-midi du 9 mai, heure locale, avec l’autorisation de l’Administration nationale du patrimoine culturel de Chine (NCHA), le consulat général de Chine à New York et le bureau du procureur du district de Manhattan à New York ont organisé une cérémonie de remise, au cours de laquelle les États-Unis ont remis au gouvernement chinois deux importantes reliques culturelles chinoises qui avaient été illégalement transportées à l’étranger et saisies dans le cadre d’enquêtes. Il s’agit du cinquième rapatriement de reliques culturelles en Chine ces dernières années par des agences gouvernementales américaines et de la coopération la plus récente entre les deux pays dans le domaine du patrimoine culturel. Comme nous l’avons appris, suite à la cérémonie, nos collègues ont commencé à organiser le transport des reliques vers la Chine.

La Chine s’engage toujours à développer la coopération intergouvernementale en matière de lutte et de prévention de la contrebande de reliques culturelles, dans le cadre d’un effort plus large visant à préserver le patrimoine culturel commun de l’humanité. Nous sommes prêts à travailler avec les États-Unis et d’autres pays pour intensifier les échanges et la coopération dans le domaine de la préservation du patrimoine culturel.

Reuters : Êtes-vous en mesure de confirmer que l’ambassadeur de Chine en France Lu Shaye sera rappelé le 15 mai ?

Wang Wenbin : Ce n’est pas vrai.

Le Quotidien du Peuple : Nous avons noté que le laboratoire d’idées Bruegel, basé en Europe, avait déclaré dans un rapport récemment publié que l’Initiative « la Ceinture et la Route » avait résisté à l’épreuve de multiples défis au cours des dix dernières années et avait été largement saluée, en particulier par les pays en développement. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous avons pris note du rapport que vous avez mentionné. Le rapport documente la couverture médiatique grand public dans près de 150 pays et, sur cette base, effectue une analyse quantitative de l’attention mondiale et des sentiments à l’égard de l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Selon le rapport, l’Initiative « la Ceinture et la Route » est généralement bien accueillie dans le monde.

L’Initiative « la Ceinture et la Route » proposée par le président Xi Jinping est bien accueillie dans le monde, surtout parce qu’elle adhère toujours aux principes de consultation étendue, de la contribution conjointe et d’avantages partagés. La Chine n’impose jamais sa volonté aux autres pays et ne glisse aucun agenda géopolitique égoïste dans l’Initiative. En tant que plateforme de coopération internationale ouverte et inclusive, l’Initiative « la Ceinture et la Route » ne vise pas une mondialisation qui ne sert que les intérêts de quelques-uns, mais un développement commun mondial plus inclusif, équilibré et bénéfique pour tous. Tous les mensonges et rumeurs visant à salir l’Initiative « la Ceinture et la Route » et à calomnier la coopération de la Chine avec les partenaires dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » seront démentis par ces faits solides.

La Chine accueillera le troisième Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale dans le courant de l’année. Grâce à cet événement, nous espérons collaborer avec la communauté internationale pour faire le point sur ce que nous avons accompli et tracer la voie pour l’avenir, continuer à élever la coopération de haute qualité de « la Ceinture et la Route » et être une source de force motrice et d’espoir pour la reprise économique mondiale et le développement durable à l’échelle mondiale.

CCTV : La Chine a annoncé précédemment que le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes se rendra en Ukraine et dans d’autres pays. Pouvez-vous nous donner plus d’informations ?

Wang Wenbin : À partir du 15 mai, le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes Li Hui se rendra en Ukraine, en Pologne, en France, en Allemagne et en Russie pour communiquer sur un règlement politique de la crise ukrainienne.

Depuis le déclenchement de la crise ukrainienne, la Chine a adopté une position objective et juste et a activement facilité les pourparlers de paix. Le président Xi Jinping a mis en avant « quatre principes », appelé à des efforts conjoints dans « quatre domaines » et partagé « trois observations » sur la crise ukrainienne, qui décrivent l’approche fondamentale de la Chine sur la question. Sur cette base, la Chine a publié le document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne », qui reflète les idées fondamentales susmentionnées, prend en compte les préoccupations légitimes de toutes les parties, et a donc reçu une compréhension et une reconnaissance étendues de la part de la communauté internationale. La visite prochaine du représentant chinois reflète une fois de plus l’engagement de la Chine à promouvoir les pourparlers de paix et à rester fermement du côté de la paix.

Alors que la crise ukrainienne s’éternise et s’aggrave, le monde continue d’en subir les retombées. Les voix en faveur d’un cessez-le-feu et d’une désescalade se multiplient au sein de la communauté internationale. La Chine continuera à jouer un rôle constructif et à renforcer le consensus international sur la cessation des hostilités, l’ouverture de pourparlers de paix et la prévention de l’escalade de la situation, et contribuera à faciliter un règlement politique de la crise ukrainienne.

Reuters : Pouvez-vous confirmer que le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang se rendra en Australie en juillet ?

Wang Wenbin : La Chine et l’Australie entretiennent des contacts et des communications à tous les niveaux. En ce qui concerne votre question spécifique, je n’ai rien à partager.

Beijing Daily : Pouvez-vous nous en dire plus sur la récente visite en France du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang ?

Wang Wenbin : Le 10 mai, heure locale, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Qin Gang s’est entretenu avec la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna à Paris et a également eu des consultations avec elle en tant que coprésidents du mécanisme de haut niveau sino-français sur les échanges humains. Au cours de sa visite, le conseiller d’État Qin Gang a rencontré le conseiller diplomatique du président français Emmanuel Bonne et a inauguré la Maison de la Chine à la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP).

Le conseiller d’État Qin Gang a déclaré que la visite d’État du président Emmanuel Macron en Chine était un succès complet. Les deux présidents sont convenus de saisir l’occasion du 60e anniversaire des relations diplomatiques en 2024 pour reprendre pleinement les échanges et la coopération dans les domaines de la culture, de l’éducation, de la science et de la technologie, et porter les relations bilatérales à un niveau encore plus élevé. La Chine est prête à travailler avec la France pour mettre en œuvre le consensus important atteint par les deux chefs d’État, accélérer le développement des échanges et de la coopération dans divers domaines et œuvrer au développement continu du partenariat stratégique global, qui est étroit et durable, entre la Chine et la France.

Le conseiller d’État Qin Gang a noté que dans un monde en mutation et en désordre, la Chine et la France, en tant que pays de longue date dotés de splendides civilisations, avaient la responsabilité de promouvoir le respect mutuel et l’inclusion entre les différentes cultures et civilisations, d’éliminer les malentendus et les préjugés, et de semer la graine de la paix dans le cœur des peuples du monde. Tel est l’objectif même de l’Initiative pour la Civilisation mondiale proposée par le président Xi Jinping. Les deux parties doivent tirer pleinement parti du mécanisme de haut niveau sino-français sur les échanges humains pour approfondir les échanges entre les peuples des deux pays et améliorer la compréhension mutuelle entre les peuples. Il est suggéré que les deux parties se concentrent sur la promotion de la coopération dans les domaines du sport, de l’éducation, de la langue, de l’innovation scientifique et technologique, et du tourisme.

Le conseiller d’État Qin Gang a souligné que la Chine considérait toujours l’Europe comme un partenaire stratégique global, qu’elle encourageait l’Europe à renforcer son autonomie stratégique et à jouer un rôle actif sur la scène internationale, et qu’elle était favorable à des relations Chine-Union européenne (UE) qui ne visent aucunes tierces parties, ne dépendent d’aucunes tierces parties ou ne se soumettent à aucunes tierces parties. La Chine, la France et l’Union européenne (UE) doivent poursuivre une coopération gagnant-gagnant en développant l’ouverture l’une à l’autre et construire un partenariat plus stable entre la Chine et l’UE dans la chaîne d’approvisionnement, fondé sur la confiance mutuelle.

La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a souligné l’importance vitale des relations France-Chine. Les deux chefs d’État ont fixé la direction à suivre et les deux parties doivent œuvrer conjointement au développement des relations bilatérales. Elle a suggéré que les deux parties relancent pleinement les mécanismes de coopération dans divers domaines. La France est prête à travailler avec la Chine pour organiser des événements célébrant le 60e anniversaire des relations bilatérales. La France attache une grande importance à ses relations économiques avec la Chine, estimant que ces relations sont interdépendantes, mutuellement bénéfiques ainsi que complémentaires, ouvertes et transparentes. La France ne s’engage pas dans une confrontation entre camps et considère que tous les pays doivent vivre en harmonie et parvenir à un développement commun. Notant que la Chine joue un rôle important dans la paix et la stabilité du monde, la France est disposée à renforcer la communication avec la Chine sur les grandes questions internationales et régionales afin de trouver un terrain d’entente plus large.

China Daily : La Chambre des représentants des États-Unis a adopté il y a peu de temps la loi intitulée la Chine n’est pas un pays en développement, qui exige du Département d’État qu’il prenne des mesures pour empêcher la Chine d’être classée comme pays en développement par les organisations internationales. Le Congrès américain a récemment introduit une résolution qui s’oppose au statut de pays en développement de la Chine au sein de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Certains commentateurs ont déclaré que ces mesures montraient que les États-Unis plaçaient leur droit interne au-dessus du droit international, révélant ainsi leur véritable motivation à réprimer et à contenir la Chine. Quelle est votre réponse à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine est le plus grand pays en développement du monde, un fait reconnu par le monde entier. Les États-Unis veulent apposer sur la Chine l’étiquette de « pays développé ». Je crains que cette étiquette ne colle tout simplement pas à la Chine.

Le statut de la Chine en tant que pays en développement est étayé par des faits concrets. En 2022, le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Chine était de 12 741 dollars, soit un cinquième de celui des économies avancées et seulement un sixième de celui des États-Unis. En 2021, le revenu national brut (RNB) par habitant de la Chine se classait au 68e rang et l’indice de développement humain au 79e rang mondial, ce qui est similaire à d’autres grands pays en développement.

Le statut de la Chine en tant que pays en développement repose également sur une base solide en droit international. Ce statut est reconnu par les mécanismes de l’OMC et les accords internationaux tels que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, et a été accepté par la grande majorité des membres de la communauté internationale. Ce statut ne doit pas être retiré à la Chine.

Au fil des ans, la Chine a été aux côtés des pays en développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine dans la lutte pour la libération nationale et s’est soutenue mutuellement dans le développement national. Ensemble, nous avons démontré de manière éclatante ce que signifie « un ami dans le besoin est un vrai ami » et nous formons depuis longtemps une communauté de destin en partageant les joies et les peines. Au lieu de rejoindre le « club des pays riches » de l’Occident, la Chine se tiendra toujours aux côtés des pays en développement pour œuvrer en faveur de nos droits communs et défendre nos intérêts communs. Comme l’a souligné le président Xi Jinping, la Chine sera toujours membre de la grande famille des pays en développement.

Je voudrais également souligner que la Chine a le droit légitime et légal de défendre son statut de pays en développement. La Chine n’utilise pas ce statut comme un bouclier pour se soustraire à ses obligations internationales ou comme un tremplin pour obtenir des privilèges spéciaux. Au contraire, nous avons activement contribué à la paix et au développement dans le monde. De 2013 à 2021, la Chine a contribué à hauteur de 38,6 % à la croissance économique mondiale chaque année en moyenne, soit plus que la contribution des pays du G7 réunis. La Chine a été la première à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies et a contribué à plus de 70 % de la réduction de la pauvreté dans le monde. Nous sommes devenus le deuxième plus grand contributeur au budget ordinaire des Nations Unies et aux contributions au maintien de la paix. Au sein de l’OMC, les dispositions relatives au traitement spécial et différencié accordées à la Chine offrent un soutien bien moins favorable que la moyenne de soutien dont bénéficient les pays en développement.

Il n’appartient pas aux États-Unis de décider si la Chine est un pays en développement ou non. Les États-Unis ont inventé plusieurs faux récits pour nier le statut de pays en développement de la Chine dans le seul but de réprimer et de contenir le développement de la Chine, de poser le fardeau et de rejeter la responsabilité sur la Chine, de semer la discorde entre la Chine et les autres pays en développement, et de perturber et de bloquer l’élan de l’ascension collective des pays en développement. Mais la Chine et les autres pays en développement ne tomberont pas dans ce piège. La Chine défendra fermement son statut de pays en développement, approfondira la solidarité et la coopération avec les autres pays en développement, travaillera sans relâche à accroître la représentation et la voix des pays en développement dans le système de gouvernance internationale, et défendra fermement les droits et les intérêts légitimes des pays en développement.

Hubei Media Group : Selon les rapports, le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, et le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), Jens Stoltenberg, ont confirmé respectivement lors des interviews que les deux parties discutaient de l’ouverture d’un bureau de liaison de l’OTAN au Japon. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : L’OTAN a déclaré publiquement à de nombreuses reprises qu’elle restait une alliance régionale et qu’elle ne cherchait pas à faire une percée géopolitique. L’Asie-Pacifique se situe au-delà de la portée géographique de l’Atlantique Nord et n’a pas besoin d’une réplique de l’OTAN. Cependant, nous avons vu l’OTAN renforcer constamment ses liens avec les pays de l’Asie-Pacifique et s’efforcer de pénétrer à l’est dans cette région, en s’ingérant dans les affaires régionales et en incitant à la confrontation entre camps. Qu’est-ce que l’OTAN prépare vraiment ? Cette situation appelle à une grande vigilance de la part des pays du monde, en particulier dans la région Asie-Pacifique. Nous espérons que les parties concernées ne saperont pas la paix et la stabilité régionales dans le seul but de poursuivre de prétendus intérêts géopolitiques.

Entre-temps, la communauté internationale examine attentivement si le Japon souhaite réellement être le fer de lance de l’extension de l’OTAN dans la région Asie-Pacifique. L’Asie est l’une des régions les plus pacifiques et les plus stables du monde et constitue un lieu prometteur pour la coopération et le développement, et non un terrain de lutte pour des conflits géopolitiques. Compte tenu de l’histoire de l’agression militariste du Japon au cours du siècle dernier, les initiatives militaires et sécuritaires du Japon sont suivies de près par ses voisins asiatiques et par la communauté internationale. Nous exhortons le Japon à tirer les leçons de l’histoire, à rester engagé sur la voie du développement pacifique et à éviter de faire des choses qui pourraient démanteler la confiance et affecter la paix et la stabilité dans cette région.

CCTV : Selon les rapports, des personnes bien informées ont déclaré aux médias que les États membres du G7 annonceraient des actions communes pour répondre à la coercition économique afin d’envoyer un message à la Chine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Si un pays doit être critiqué pour sa coercition économique, c’est bien les États-Unis en premier lieu. Les États-Unis ont étendu à l’excès le concept de sécurité nationale, abusé du contrôle des exportations et pris des mesures discriminatoires et injustes à l’encontre des entreprises étrangères. Ces mesures violent gravement les principes de l’économie de marché et de la concurrence loyale.

Selon les médias, les désignations de sanctions du gouvernement américain ont grimpé en flèche de 933 % entre 2000 et 2021. À elle seule, l’administration de Donald Trump a imposé plus de 3 900 sanctions, soit trois par jour en moyenne en l’espace de quatre ans. Plus de 9 400 désignations de sanctions sont entrées en vigueur par les États-Unis au cours de l’année fiscale 2021. Les États-Unis ont imposé des sanctions économiques unilatérales à près de 40 pays, affectant près de la moitié de la population mondiale.

Même les membres du G7 n’ont pas été épargnés par la coercition et l’intimidation économiques des États-Unis. Des entreprises telles que Toshiba au Japon, Siemens en Allemagne et Alstom en France ont toutes été victimes de la répression américaine. Si le sommet du G7 doit discuter de la réponse à la coercition économique, peut-être devrait-il d’abord discuter de ce que les États-Unis ont fait. En tant qu’hôte du G7, le Japon pourrait-il exprimer certaines de ces préoccupations aux États-Unis au nom du reste du groupe qui a été brimé par les États-Unis ? Ou au moins dire quelques mots de vérité ?

Au lieu d’être un coupable, la Chine est une victime de la coercition économique des États-Unis. Nous nous sommes fermement opposés à la coercition économique exercée par quelque pays que ce soit dans le monde et nous demandons instamment au G7 de suivre la tendance à l’ouverture et à l’inclusion dans le monde, de cesser de former des cercles exclusifs et de ne pas se rendre complice d’une quelconque coercition économique.