Conférence de presse du 20 septembre 2024 tenue par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning
2024-09-20 23:00

CCTV : Nous avons remarqué que, plus tôt dans la journée, le ministère des Affaires étrangères a publié sur son site internet un accord entre la Chine et le Japon sur le rejet dans l’océan des eaux contaminées de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi. Pourriez-vous nous donner plus d’informations à ce sujet ?

Mao Ning : Le 24 août 2023, le gouvernement japonais, au mépris des doutes sérieux et de la forte opposition de la communauté internationale, a unilatéralement entamé le rejet dans l’océan des eaux contaminées par le nucléaire de Fukushima. En tant que l’une des parties prenantes les plus importantes, la Chine s’oppose fermement à cette démarche irresponsable. Conformément à l’accord conclu par les dirigeants des deux pays, selon lequel la question doit être traitée par la consultation et la négociation, la Chine a mené plus de dix cycles de négociations et de consultations intensives avec le Japon et l’organisation internationale concernée. Ces efforts incessants ont abouti à l’accord publié aujourd’hui. Je tiens à souligner quelques points.

Premièrement, la Chine est fermement opposée à la décision unilatérale du Japon du rejet dans l’océan des eaux contaminées de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi. Cette position reste inchangée. L’objectif de la publication de l’accord avec le Japon est d’exhorter le Japon à remplir sérieusement ses obligations en vertu du droit international et sa responsabilité en matière de supervision de la sécurité, à faire tout son possible pour éviter de laisser un impact négatif sur l’environnement et la santé humaine, et à prévenir efficacement le risque potentiel qui pourrait résulter du rejet en mer. Nous espérons que la communauté internationale, en particulier les parties prenantes, collaborera avec la Chine pour surveiller de près le respect des engagements du Japon.

Deuxièmement, en raison des limites du mécanisme international existant, l’évaluation et la surveillance actuelles du rejet des eaux contaminées par le nucléaire sont incomplètes et manquent de transparence et de crédibilité ; elles doivent donc être améliorées et renforcées. Il est particulièrement important de mettre en place un système international de surveillance à long terme couvrant les étapes clés du rejet des eaux contaminées par le nucléaire et de veiller à ce que la Chine et toutes les autres parties prenantes puissent participer de manière substantielle à ce système et procéder à un échantillonnage et à une surveillance indépendants. C’est le seul moyen d’obtenir des données complètes, authentiques et valables et de maîtriser les risques liés au rejet en mer. Grâce à des négociations, la Chine et le Japon sont parvenus à un accord à cet égard. La prochaine étape consistera à discuter des détails techniques, tels que les types de radionucléides à contrôler et les méthodes d’essai, afin de mettre en place une surveillance internationale à long terme complète, efficace et crédible.

Troisièmement, la question de savoir comment traiter correctement les eaux contaminées de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi est une question politique et, surtout, scientifique. L’accord bilatéral entre la Chine et le Japon a jeté les bases d’une gestion scientifique, efficace et sûre des eaux contaminées par le nucléaire par la communauté internationale. Il s’agit des premiers résultats de la communauté internationale, en particulier des parties prenantes. À l’avenir, la Chine collaborera avec la communauté internationale, en particulier avec les autres parties prenantes, pour continuer à agir avec un grand sens des responsabilités à l’égard des écosystèmes et de l’environnement marins mondiaux et de la santé humaine, pour engager un dialogue scientifique avec le Japon et pour exhorter ce dernier à répondre correctement aux inquiétudes suscitées par le rejet des eaux contaminées par le nucléaire. 

Quatrièmement, la suspension des importations de tous les produits aquatiques (y compris les animaux aquatiques comestibles) d’origine japonaise est une précaution d’urgence temporaire prise conformément aux lois et règlements chinois pertinents et aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle vise à prévenir les risques et à protéger la santé de la population. La mesure est fondée sur des règles et des règlements. Elle illustre le sens des responsabilités du gouvernement chinois à l’égard de sa population. La conclusion de l’accord ne signifie pas que la Chine reprenne immédiatement les importations de tous les produits aquatiques japonais. La Chine continuera d’agir conformément aux règles de l’OMC et aux lois et règlements chinois, de s’appuyer sur des faits scientifiques et de considérer la sécurité comme une condition préalable. Nous commencerons à ajuster les mesures pertinentes sur la base de preuves scientifiques après avoir participé de manière substantielle aux activités de contrôle pertinentes, effectué des échantillonnages indépendants et vérifié les résultats. Nous organiserons des consultations techniques avec le Japon et, une fois que les demandes de la Chine auront été pleinement prises en compte, nous reprendrons progressivement les importations de produits aquatiques japonais qui répondent aux exigences et aux normes de la réglementation. Les résultats des consultations et les ajustements politiques seront rendus publics en temps utile.

Agence de presse Xinhua : Le 21 septembre 2021, le président Xi Jinping a présenté l’Initiative pour le développement mondial (IDM) lors du débat général de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Au cours des trois dernières années, l’IDM a été largement saluée par la communauté internationale et a profité au monde entier, en particulier aux pays du « Sud global ». Lors du récent sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), toutes les parties ont salué l’IDM, notant qu’elle donnerait un élan au développement du « Sud global », y compris de l’Afrique. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Pourriez-vous nous en dire plus sur la mise en œuvre de l’IDM et les projets d’avenir ?

Mao Ning : Au cours des trois dernières années, l’Initiative pour le développement mondial (IDM) a attiré un nombre croissant de partenaires et obtenu des résultats remarquables. Plus de 100 pays et certaines organisations internationales, dont les Nations Unies, ont soutenu l’IDM ou y ont pris part. Plus de 80 pays ont adhéré au Groupe des amis de l’IDM. La Chine a mis en place un Fonds pour le développement mondial et la coopération Sud-Sud, qui a financé plus de 150 projets. En outre, la construction du Centre de promotion du développement mondial est en cours.

L’IDM a été proposée par la Chine, mais les opportunités et les avantages qu’elle offre sont partagés par le monde entier. Sur la voie du développement et de la prospérité, aucun pays ou individu ne doit être laissé pour compte. Telle est la vision de l’IDM, ainsi que l’objectif préconisé par les Nations Unies. Lors du prochain débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi assistera à l’événement « Initiative pour le développement mondial en faveur du Sud global - La Chine s’y engage » afin d’explorer la coopération au développement avec toutes les parties et d’unir les forces qui soutiennent le développement et la revitalisation du Sud global.

La Chine approfondira la coopération avec d’autres parties sur l’Initiative pour le développement mondial, continuera à partager les opportunités de développement créées lors de la modernisation chinoise, et accélérera la mise en œuvre de l’Agenda des Nations Unies pour le développement durable 2030, de manière à réaliser le développement commun.

Bloomberg : En ce qui concerne l’accord bilatéral entre la Chine et le Japon sur le rejet dans l’océan des eaux contaminées par le nucléaire de Fukushima. Ma première question est la suivante : cela signifie-t-il que vous vous joindrez à l’effort de surveillance que le Japon et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont déjà mis en place ? Ou s’agira-t-il d’un effort de surveillance entièrement nouveau qui sera mis en œuvre à partir de maintenant ? Ma deuxième question est la suivante : vous avez mentionné que la communauté internationale pouvait également participer aux efforts de surveillance. Y a-t-il d’autres pays qui participeront à la surveillance à l’avenir ? Ou bien le Japon, la Chine et l’AIEA seront-ils les seuls à y participer ?

Mao Ning : En ce qui concerne votre première question, l’AIEA a déclaré à plusieurs reprises qu’elle était favorable au renforcement de la surveillance du rejet des eaux contaminées par le nucléaire de Fukushima et qu’elle soutenait la Chine et le Japon dans leurs consultations et la conclusion d’un accord. Nous maintenons la communication nécessaire avec l’AIEA.

En ce qui concerne votre deuxième question, la Chine estime que la surveillance internationale à long terme du rejet des eaux contaminées par le nucléaire de Fukushima doit être ouverte et transparente. Lors des consultations avec la Chine sur l’accord, le Japon a fait preuve d’ouverture à l’égard de la participation d’autres pays. Sur la base de l’accord entre la Chine et le Japon, la Chine et toutes les autres parties prenantes garantiront l’impartialité et l’efficacité de la surveillance internationale à long terme en participant à la formulation des plans d’échantillonnage et de surveillance, en effectuant un échantillonnage indépendant des eaux contaminées par le nucléaire et par d’autres moyens.

Beijing Daily : Cette année marque le 19e anniversaire de la déclaration conjointe du 4e cycle des pourparlers à six. La situation dans la péninsule coréenne a beaucoup évolué au cours des 19 dernières années. Comment la Chine perçoit-elle la situation actuelle et avez-vous des suggestions à faire aux parties concernées par les affaires de la péninsule coréenne ?

Mao Ning : La déclaration conjointe du 4e cycle des pourparlers à six est le résultat d’un effort concerté des parties concernées. Elle a joué un rôle important dans la stabilisation de la situation et l’apaisement des tensions. Le maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne et la promotion du règlement politique de la question de la péninsule coréenne servent les intérêts communs de toutes les parties et répondent aux aspirations de la communauté internationale. Alors que les tensions persistent dans la péninsule coréenne, nous espérons que les parties concernées iront dans la même direction, qu’elles s’en tiendront à l’objectif principal du règlement politique et qu’elles joueront un rôle constructif dans l’instauration d’une sécurité durable dans la péninsule coréenne et dans la région de l’Asie du Nord-Est.

Bloomberg : Au sujet du meurtre commis à Shenzhen mercredi. Hier, Sun Weidong, vice-ministre des Affaires étrangères, s’est entretenu par téléphone avec l’ambassadeur du Japon en Chine et lui a dit qu’il s’agissait d’un incident individuel commis par une personne ayant un casier judiciaire. Le gouvernement japonais a ensuite publié une nouvelle sur cette conversation téléphonique. Toutefois, cela ne dit rien sur le mobile de la personne qui a commis cet acte. Et d’après le courriel que j’ai reçu ce matin de l’ambassade du Japon en Chine, celle-ci continue de demander ou de réclamer fermement que la partie chinoise publie les détails de l’incident, y compris toutes les informations sur le contexte, indiquant que jusqu’à présent la Chine n’a rien dit à la partie japonaise sur les motifs ou les motivations de la personne qui a commis cet acte. Pourriez-vous nous dire quelque chose sur les motivations du meurtrier dans cette affaire, sachant qu’il est détenu depuis plus de deux jours ?

Mao Ning : La communication entre la Chine et le Japon sur cet incident se poursuit. Hier, le vice-ministre des Affaires étrangères Sun Weidong a partagé des informations concernées avec l’ambassadeur japonais en Chine Kenji Kanasugi lors de leur conversation téléphonique. J’ai noté que les autorités de Shenzhen avaient également fourni de nombreuses informations. D’après ce que je sais, les services compétents chinois enquêtent et traitent l’affaire. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’évolution de l’affaire, y compris sur le mobile, je vous recommande de consulter les services compétents chinois. 

Nikkei : Je souhaite poser une question sur l’incident de l’agression d’une mère japonaise, de son enfant et d’une femme chinoise à Suzhou en juin. Hier, le porte-parole a déclaré que l’affaire faisait toujours l’objet d’une enquête. Pourriez-vous nous faire part des progrès réalisés depuis le mois de juin ? Les ressortissants japonais vivant en Chine suivent de près les deux affaires de Shenzhen et de Suzhou. La Chine rendra-t-elle publics les motifs et le contexte des auteurs de l’agression ainsi que les détails de l’affaire une fois l’enquête terminée ?

Mao Ning : Comme je l’ai appris, les services compétents chinois enquêtent et traitent les affaires et procéderont à la procédure judiciaire suivante en temps voulu. Je n’ai pas d’informations pour l’instant sur les progrès et les détails qui vous intéressent. Je vous recommande de consulter les services compétents chinois.

NHK : La publication de l’accord entre la Chine et le Japon est intervenue juste après l’incident au cours duquel un garçon a été poignardé à Shenzhen. Y a-t-il un lien entre ces deux affaires ?

Mao Ning : Le contenu de l’accord et la date de publication ont été décidés par la Chine et le Japon après des consultations intensives. En ce qui concerne le cas individuel du garçon poignardé à Shenzhen, la partie chinoise a exprimé sa position à plusieurs reprises. Les deux cas ne sont pas liés.

Bloomberg : J’ai consulté hier les autorités de sécurité publique de Shenzhen pour m’enquérir des motifs, mais elles ont refusé de me donner une réponse à cette question. Hier, le vice-ministre des Affaires étrangères Sun Weidong s’est entretenu par téléphone avec l’ambassadeur du Japon en Chine et a révélé des détails sur l’affaire, notamment le fait que l’auteur de l’attentat a un casier judiciaire. Il est donc clair que lorsque l’on s’adresse au gouvernement japonais, les services compétents chinois sont le ministère des Affaires étrangères. Pourtant, lorsque je pose une question à ce sujet, vous me dites de m’adresser aux services compétents chinois. Je répète ma question, car il est évident que le ministère des Affaires étrangères est le service compétent chinois. Quel est le mobile de l’auteur de l’attentat ? Et pourquoi ne nous avez-vous communiqué aucune information ?

Mao Ning : Cette affaire fait l’objet d’une enquête et est traitée par les autorités chargées de la sécurité publique. Cela signifie que l’enquête est toujours en cours et qu’il n’y a pas de conclusion pour le moment. Les autorités chinoises et japonaises chargées des affaires étrangères restent en communication. C’est nécessaire et normal. En ce qui concerne vos questions, les autorités compétentes peuvent vous fournir des informations plus fiables.

Kyodo News : Les médias de Shenzhen ont rapporté aujourd’hui que l’incident lié à l’école japonaise de Shenzhen est un cas survenu et individuel. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : J’ai pris note des rapports des médias et des informations publiées par la municipalité de Shenzhen. Je suis convaincue que les propos en question reposent sur des bases solides.

NHK : Je voudrais à nouveau poser une question sur l’incident de Shenzhen. Ce que les Japonais veulent surtout savoir, c’est si le criminel visait spécifiquement les Japonais. Quel est le point de vue du ministère chinois des Affaires étrangères à ce sujet ?

Mao Ning : Je comprends les préoccupations de la partie japonaise et du peuple japonais en Chine à ce sujet. Mais je tiens à expliquer que le suspect a été placé en détention criminelle par les autorités de sécurité publique. Quant à son mobile, une enquête approfondie est nécessaire pour le déterminer. Actuellement, je ne dispose d’aucune information pertinente.

Bloomberg : Je ne comprends pas comment vous pouvez dire qu’il s’agit d’un cas individuel alors que vous ne disposez pas d’informations sur le motif. Vous dites que vous ne connaissez pas le motif, mais vous nous dites ensuite qu’il s’agit d’un cas individuel. S’agit-il d’une contradiction ?

Mao Ning : Outre le mobile du suspect, de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte pour déterminer s’il s’agit d’un cas individuel. D’après ce que nous savons jusqu’à présent, il s’agit d’un cas individuel. Mais pour plus de détails, nous devons attendre les résultats de l’enquête. 

AFP : La Chine a déclaré aujourd’hui qu’elle reprendrait progressivement les importations de produits aquatiques japonais. Selon certaines informations, la Russie continue d’interdire les importations de produits aquatiques japonais. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : En ce qui concerne cette question, je vous recommande de consulter la partie russe.