Conférence de presse du 24 septembre 2024 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian
2024-09-24 22:25

Beijing Youth Daily : Le Sommet de l’avenir des Nations Unies s’est ouvert à New York et a adopté le Pacte pour l’avenir, proposant des plans d’action dans les domaines de la paix et de la sécurité internationales pour relever les défis mondiaux. Lors du Sommet, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré que le monde traversait une période de turbulences et de transition. Selon lui, il faut prendre les premières mesures décisives pour actualiser et réformer la coopération internationale. Les peuples du monde entier espèrent jouir d’un avenir de paix et de prospérité. Et ils considèrent que les Nations Unies sont essentielles pour relever ces défis. Pourriez-vous nous parler de la participation de la Chine au sommet ? Comment la Chine perçoit-elle le rôle des Nations Unies dans la réponse aux défis mondiaux ?

Lin Jian : Le 23 septembre, heure locale, le représentant spécial du président Xi Jinping, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a participé au Sommet de l’avenir des Nations Unies à New York et a prononcé un discours intitulé « Prendre en main notre avenir commun et bâtir ensemble un lendemain meilleur ».

Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a indiqué : L’avenir porte l’espoir du développement de l’humanité. Au moment où notre monde traverse des transformations inédites depuis un siècle, nous nous réunissons ici pour tenir le Sommet de l’avenir, adopter le Pacte pour l’avenir, unir nos efforts pour la paix et le développement dans le monde et bâtir l’avenir de l’humanité, ce qui revêt une signification importante. Le président Xi Jinping a ainsi avancé la vision importante de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, appelé à une coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et lancé l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale, apportant de nouvelles solutions à nos défis communs et ouvrant de nouvelles perspectives pour un monde meilleur.

Le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a exposé la proposition en quatre points faite par la Chine : Nous devons bâtir un avenir de paix et de tranquillité. Les pays du monde doivent porter une vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable. Les grands pays, en particulier, doivent montrer l’exemple, briser les petits cercles géopolitiques et transcender le conflit et la confrontation de petits groupes. Nous devons bâtir un avenir de développement et de prospérité. Les pays du monde ont à partager les opportunités de développement et à rechercher la coopération gagnant-gagnant. Il faut préconiser le développement centré sur le peuple pour promouvoir une mondialisation économique bénéfique pour tous et inclusive, faire bénéficier les fruits de développement à tous les peuples et apporter la prospérité commune à tous les pays. Nous devons bâtir un avenir d’équité et de justice. Nous devons promouvoir un monde multipolaire égal et ordonné, renforcer l’autorité de l’état de droit international, rejeter la loi de la jungle où les forts malmènent les faibles et nous opposer aux sanctions unilatérales et aux autres actes hégémoniques, en vue de préserver les droits et intérêts légitimes des pays en développement. Nous devons bâtir un avenir meilleur. Nous devons explorer de nouvelles frontières et pratiques et rechercher une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable. La Chine soutient le rôle des Nations Unies en tant que canal principal dans la gouvernance de l’intelligence artificielle (IA) et lancera le Plan d’action sur le renforcement des capacités en matière d’IA pour le bien et pour tous.

Face aux défis mondiaux tels que les conflits et les turbulences, les déséquilibres du développement et les troubles de la gouvernance, la communauté internationale a besoin de solidarité et de coopération, plutôt que de division et de confrontation, et en fin de compte, de défendre un véritable multilatéralisme. Ce n’est qu’en défendant fermement le système international centré sur les Nations Unies et l’ordre international fondé sur le droit international que le multilatéralisme sera mis en œuvre et que la gouvernance mondiale pourra progresser. La Chine est prête à faire du Sommet de l’avenir et de l’Assemblée générale des Nations Unies l’occasion de défendre un véritable multilatéralisme et de travailler avec les pays du monde entier pour construire la communauté d’avenir partagé pour l’humanité et bâtir ensemble un avenir plus pacifique et plus radieux.

TASS : Le Sud et l’Est du Liban ont subi des attaques massives de la part de l’armée israélienne. Plus de 1 300 cibles ont été touchées par des frappes aériennes israéliennes jusqu’au 23 septembre au soir, faisant plus de 2 000 morts ou blessés, dont des femmes et des enfants. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : La Chine suit de près les tensions actuelles entre le Liban et Israël et se sent profondément choquée par les lourdes pertes infligées par les opérations militaires concernées. La Chine s’oppose à toute atteinte à la souveraineté et à la sécurité du Liban. Nous nous opposons et condamnons toute action qui porte atteinte à des civils innocents. Nous appelons les parties concernées à prendre immédiatement des mesures pour calmer la situation, empêcher une nouvelle escalade des tensions régionales, maintenir la paix et la stabilité au Moyen-Orient et protéger la sécurité des personnes qui s’y trouvent.

Anadolu Agency : On craint de plus en plus que l’escalade de la situation au Liban ne débouche sur une extension du conflit au Moyen-Orient. La Chine envisage-t-elle de convoquer une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation ?

Lin Jian : Plus la situation au Moyen-Orient est grave, plus il est important pour la communauté internationale d’apaiser la situation et de désamorcer les tensions. Quelle que soit l’évolution de la situation, la Chine se rangera du côté de la justice et restera déterminée à maintenir la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Nous sommes prêts à travailler avec toutes les parties et à poursuivre sans relâche nos efforts en faveur de la paix et de la stabilité dans la région.

Hubei Media Group : Nous avons appris qu’une délégation de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) avait été invitée à se rendre en Chine. Pourriez-vous nous donner plus de détails ?

Lin Jian : Du 17 au 22 septembre, le directeur général de l’OIAC, le président du conseil exécutif de l’OIAC, le président de la conférence des États parties à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), ainsi que des envoyés diplomatiques et des représentants de 13 États membres du conseil exécutif de l’OIAC se sont rendus en Chine.

La visite de la délégation a pour but de détruire complètement et intégralement les armes chimiques abandonnées par le Japon en Chine dès que possible, de faire respecter l’autorité de la CIAC et de réaliser l’objectif de créer « un monde exempt d’armes chimiques ». Au cours de son séjour en Chine, la délégation s’est rendue sur les sites où les armes chimiques abandonnées par le Japon ont été déterrées, récupérées et détruites. Toutes les parties ont souligné que la CIAC stipule clairement l’obligation du Japon de détruire les armes chimiques abandonnées, et ont soutenu l’OIAC dans la poursuite de son examen sérieux, de son contrôle et de sa vérification afin de garantir la mise en œuvre effective des articles pertinents.

Je tiens à souligner que pendant la guerre d’agression contre la Chine, l’armée japonaise a utilisé et abandonné une énorme quantité d’armes chimiques en Chine, dont les graves dommages hantent encore ce pays. L’élimination des dangereuses armes chimiques abandonnées japonaises est une responsabilité historique, politique et juridique inébranlable du Japon. Le Japon doit respecter strictement la CIAC et le mémorandum conclu entre les gouvernements chinois et japonais, agir avec une plus grande urgence et un plus grand sens des responsabilités, et faire tout ce qui est en son pouvoir pour accélérer l’élimination en chaîne des armes chimiques abandonnées, afin que le jour vienne plus tôt où les dangereuses armes chimiques abandonnées par le Japon seront détruits complètement et intégralement, et où le peuple chinois n’aura plus à vivre sur un sol contaminé par les armes chimiques abandonnées.

La Chine espère que l’OIAC jouera un rôle plus important dans le contrôle du respect par le Japon de ses engagements au titre de la convention pertinente et qu’elle continuera à s’efforcer d’atteindre le noble objectif de créer « un monde exempt d’armes chimiques ».

NHK : Concernant l’attaque mortelle au couteau contre un garçon japonais à Shenzhen, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré lors de la réunion avec la ministre japonaise des Affaires étrangères Yoko Kamikawa à New York : « La partie japonaise devrait adopter une approche calme et rationnelle face à cette affaire au lieu de politiser et d’amplifier le problème ». Pourriez-vous donc préciser ce que signifie la politisation et l’amplification dans ce cas ?

Lin Jian : Je tiens à réaffirmer qu’il s’agit d’un cas individuel et que la Chine enquête et traite l’affaire conformément à la loi. Nous avons remarqué que certains Japonais avaient établi un lien entre ce cas individuel et des soi-disant commentaires « anti-japonais » sur les réseaux sociaux chinois, et qu’ils avaient exagéré et rendu sensationnels les soi-disant « risques pour la sécurité ». Ce type de rhétorique ne correspond manifestement pas à ce que les faits ont montré. J’ai exposé clairement la position de la Chine hier. Je tiens à souligner à nouveau que la Chine protégera toujours la sécurité de tous les ressortissants étrangers en Chine, et nous espérons que le Japon pourra considérer ce cas individuel de manière calme et rationnelle, et éviter que l’affaire ne soit politisée ou amplifiée.

AFP : L’ancien diplomate canadien Michael Kovrig a déclaré dans une interview à la chaîne CBC qu’il avait été psychologiquement torturé en étant détenu à l’isolement dans une prison chinoise pendant près de six mois à partir de 2019. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : La Chine est un État de droit. Les autorités judiciaires chinoises traitent les affaires dans le strict respect de la loi. Les mensonges et les calomnies ne peuvent pas changer le fait que la personne que vous avez mentionnée a commis des activités illégales. Nous demandons instamment aux parties concernées de respecter les faits et de réfléchir aux actes répréhensibles.

Dragon TV : Certains médias américains et européens ont récemment rapporté que les États-Unis étaient en train de rédiger une « déclaration commune de New York » qui devrait être signée durant la dernière décade de septembre en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, et que les pays membres de l’Union européenne (UE) discutaient de l’opportunité de se joindre ou non à cet engagement. Les pays signataires de la déclaration s’engagent à promouvoir « des composants et des services de câbles fiables » et à « encourager les fournisseurs de services de réseaux de câbles sous-marins et les fournisseurs de services d’exploitation et de maintenance à avoir des structures de propriété, de partenariat et de gouvernance d’entreprise transparentes ». Ils exigeront également des opérateurs de réseaux qu’ils mettent en place des mesures de sécurité de la chaîne d’approvisionnement et de sécurité des données. Certains médias estiment qu’en agissant ainsi, les États-Unis tentent d’exclure les entreprises chinoises de la chaîne d’approvisionnement mondiale en câbles sous-marins. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : Les câbles sous-marins internationaux constituent le type de support d’information le plus important dans les communications internationales de notre époque et l’infrastructure de base de l’économie numérique internationale et du commerce transfrontalier. Malheureusement, ces dernières années, les États-Unis ont ouvertement enfreint les règles internationales et les modèles d’exploitation commerciale, construit « de petites cours avec de hauts murs » à l’encontre de la Chine dans le domaine des câbles sous-marins, et ont continué à abuser du pouvoir de l’État pour poursuivre et réprimer les entreprises, les produits et les technologies chinoises. Le fait que les États-Unis préconisent la signature d’une telle déclaration commune exclusive sur les câbles sous-marins lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en dit long sur leurs mauvaises intentions.

Les câbles sous-marins sont des infrastructures internationales typiques à usage civil, qui ont une incidence sur la cyberconnectivité mondiale et le bien-être des populations du monde entier. La Chine s’oppose fermement à ce que les États-Unis fassent des câbles sous-marins une question politique et de sécurité, ce qui perturbe gravement les règles du marché international, menace la connectivité numérique mondiale et la cybersécurité, et prive d’autres pays, en particulier les pays en développement, du droit de développer leur industrie des câbles sous-marins et de choisir indépendamment leurs fournisseurs de câbles sous-marins. Comme toujours, la Chine défendra fermement les intérêts légaux et légitimes des entreprises chinoises, soutiendra la communauté internationale dans la poursuite de la coopération en matière de câbles sous-marins conformément aux principes d’équité, de justice, d’égalité et d’inclusion, et s’opposera fermement aux démarches unilatérales et hégémoniques des États-Unis.

Bloomberg : Selon les rapports, l’administration Biden a proposé de nouvelles règles bloquant la vente ou l’importation de logiciels et de matériel pour véhicules connectés provenant de Chine et de Russie afin de prévenir la menace de piratage. Le ministère américain du Commerce estime qu’il s’agit d’une question de sécurité nationale. Quel est le commentaire du ministère chinois des Affaires étrangères à ce sujet ?

Lin Jian : Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour les détails. J’ai exposé hier notre position sur cette question. Les pratiques discriminatoires des États-Unis visant certaines entreprises et certains produits de certains pays violent les principes fondamentaux de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), perturbent le commerce et les investissements internationaux, déstabilisent les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et finiront par nuire aux propres intérêts des États-Unis. La Chine a noté que l’industrie américaine elle-même émet de nombreux doutes.

Ce que les États-Unis doivent faire, c’est cesser d’écraser et de contenir les autres pays au nom de la sécurité nationale et créer un environnement commercial ouvert, équitable, transparent et non discriminatoire pour les entreprises de tous les pays. La Chine préservera fermement ses droits et intérêts légitimes.  

TASS : Le zoo finlandais Ahtari a annoncé dans un communiqué de presse que deux pandas géants retourneraient en Chine plus tôt que prévu. Le ministère des Affaires étrangères peut-il nous donner plus d’informations ?

Lin Jian : J’ai noté que l’Association chinoise pour la conservation des animaux sauvages a publié des informations concernées, auxquelles vous pouvez vous référer.

NHK : Juste une question complémentaire sur l’incident de Shenzhen. Vous dites que certaines personnes établissent un lien entre les commentaires « anti-japonais » sur les réseaux sociaux en Chine et ce cas individuel. Cela ne correspond pas aux faits. Voulez-vous dire que cet incident n’est pas lié aux commentaires « anti-japonais » sur les réseaux sociaux ?

Lin Jian : Avez-vous assisté à la conférence de presse hier ? (NHK : J’ai regardé la conférence de presse hier.) La même question a été soulevée hier et j’y ai répondu. La Chine n’enseigne pas à son peuple à haïr le Japon. Après l’incident, de nombreux Chinois ont déposé des fleurs pour pleurer le garçon. Ces actions spontanées ont montré leur opposition à la violence et leur aspiration à une amitié durable entre les peuples chinois et japonais.

Je tiens à souligner une fois de plus que nous préconisons que tirer des leçons de l’histoire ne sert pas à perpétuer la haine, mais à éviter que la tragédie de la guerre ne se répète, à faire chérir la paix durement gagnée et à créer un avenir radieux.