Conférence de presse du 27 février 2025 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian
2025-02-27 23:55

CCTV : Selon les récents commentaires des médias étrangers, dans un monde où les turbulences s’aggravent et où les facteurs d’incertitude et d’instabilité se multiplient dans l’économie mondiale, le monde a besoin d’un pays jouant le rôle de stabilisateur et de leader dans l’économie mondiale, mais il semble que la Chine ne soit guère disposée à jouer un tel rôle. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Lin Jian : La Chine a été le stabilisateur de l’économie mondiale. En tant que deuxième économie mondiale, la Chine contribue à environ 30 % de la croissance mondiale chaque année en moyenne. Nous sommes le principal partenaire commercial de plus de 150 pays et régions, et nous demeurons le premier pays en termes de commerce de marchandises et le deuxième plus grand importateur dans le monde depuis des années. La Chine est un élément indispensable des chaînes industrielles et d’approvisionnement stables et fluides dans le monde.

La Chine préconise une mondialisation économique inclusive et bénéfique pour tous. Nous maintenons que tous les pays doivent conjointement agrandir le gâteau de la croissance économique et mieux le répartir, s’engager dans la croissance économique mondiale et en bénéficier sur un pied d’égalité. L’approche « nous d’abord » et la domination d’un seul pays ne sont pas ce dont l’économie mondiale a besoin. Ces dernières années, la Chine a accéléré le développement des forces productives de nouvelle qualité et injecté des forces motrices dans la transformation et la modernisation de l’économie mondiale grâce à son développement de haute qualité. La Chine s’est engagée à élargir son ouverture de haut niveau et à partager avec les entreprises du monde entier les avantages de son immense marché, doté d’un meilleur environnement commercial et d’une liste négative plus courte. La Chine a approfondi la coopération en matière de connectivité mondiale. Les populations locales des régions concernées bénéficient de réseaux logistiques rapides et pratiques, notamment les trains de fret Chine-Europe et le Nouveau Corridor Terre-Mer de l’Ouest. La Chine a pris la tête de la transition verte et à faible émission de carbone au niveau mondial. Nous avons fourni des solutions avec des technologies rentables et respectueuses du climat aux pays du Sud global pour leur développement à faible émission de carbone. Ces dernières années, la Chine a mis en œuvre en Afrique plus de 100 programmes d’énergie propre et de développement vert, tels que le parc solaire au Kenya et le projet d’énergie éolienne De Aar en Afrique du Sud. « Ce sont les amis chinois qui ont apporté la lumière et l’espoir à notre pays », ont déclaré les habitants avec émotion.

La Chine continuera à mettre le développement au premier plan de l’agenda de la communauté internationale, à adhérer à la vision d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, à agir fermement en tant que « facilitateur » et à apporter plus de stabilité et de certitude à l’économie mondiale.

AFP : Un groupe de défense des droits de l’homme a demandé au gouvernement thaïlandais d’arrêter immédiatement son projet d’expulsion de plus de 40 hommes ouïghours détenus en Thaïlande depuis des années, affirmant qu’ils risquaient de subir des violations des droits de l’homme en Chine. La Chine est-elle en contact avec le gouvernement thaïlandais à propos de ce projet et les hommes concernés ont-ils été renvoyés en Chine ? Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Lin Jian : Le 27 février, 40 ressortissants chinois entrés illégalement en Thaïlande ont été rapatriés en Chine. Le rapatriement est effectué conformément aux lois de la Chine et de la Thaïlande, au droit international et aux pratiques courantes. Il s’agit d’une mesure prise par les deux parties pour lutter conjointement contre le trafic d’êtres humains et d’autres crimes transfrontaliers. Les droits et intérêts légitimes des personnes concernées sont pleinement protégés.

L’immigration clandestine et le trafic de migrants sont des crimes internationalement reconnus, qui perturbent gravement l’ordre transfrontalier normal. Le gouvernement chinois s’oppose fermement à toutes les formes de trafic d’êtres humains. Nous continuerons à lutter contre les crimes qui impliquent l’obstruction de la frontière nationale et de l’administration des frontières conformément à la loi, et nous tiendrons les personnes qui planifient et organisent de telles activités responsables de leurs responsabilités légales. Parallèlement, la Chine participera activement à la gouvernance mondiale de la sécurité et renforcera la coopération internationale en matière d’application de la loi avec les pays concernés, afin de relever ensemble le défi de la criminalité transfrontalière, de garantir la sécurité et l’ordre des déplacements en provenance et à destination de la Chine, et de protéger les droits et les intérêts légitimes des voyageurs transfrontaliers.

En ce qui concerne les remarques faites par certaines institutions que vous venez de mentionner, je voudrais souligner que la Chine est un État de droit et dispose de lois, de règlements et de mécanismes de travail bien développés en matière de protection des droits de l’homme dans le domaine judiciaire. Ses réalisations sont visibles par tous. Tous les Chinois, y compris les Ouïghours du Xinjiang, jouissent pleinement des droits économiques, sociaux et culturels, civils et politiques. Certaines forces politiques et institutions fabriquent et répandent des mensonges liés au Xinjiang sans autre raison que de déstabiliser le Xinjiang. Nous nous opposons fermement aux tentatives d’utiliser les droits de l’homme comme prétexte pour interférer dans les affaires intérieures de la Chine et d’utiliser les questions liées au Xinjiang pour perturber la coopération normale entre les pays en matière d’application de la loi. Certaines parties doivent cesser de concocter et de répandre des mensonges et des accusations absurdes concernant le Xinjiang.

TVT Brazil : Hier, le Brésil accueille la première réunion des Sherpas des BRICS en tant que président du bloc. Ils ont discuté des six thèmes principaux décidés par la présidence brésilienne, dont la gouvernance de l’intelligence artificielle (IA). Le président Lula a déclaré que le Brésil allait proposer cette année une déclaration des dirigeants sur la gouvernance de l’IA pour le développement. Il a déclaré que les BRICS devraient ramener les États au centre de ces débats. Quelles sont, pour la Chine, les principales préoccupations concernant les besoins en matière de gouvernance de l’intelligence artificielle ? Si ces discussions au sein des Nations Unies n’évoluent pas aussi rapidement qu’elles le devraient, quelles mesures les pays des BRICS devraient-elles prendre ?

Lin Jian : La Chine s’est engagée à développer une IA pour le bien et pour le peuple, sûre et maîtrisée, verte et à faible émission de carbone, ainsi qu’inclusive et bénéfique pour tous. L’IA est la richesse commune de l’humanité. Elle ne doit pas et ne peut pas être réduite à un outil permettant de perpétuer l’hégémonie et de rechercher la suprématie. Dans le développement et la gouvernance de l’IA, les pays doivent se soutenir mutuellement, travailler ensemble, veiller à ce que tous les pays jouissent de droits égaux, de chances égales et de règles égales, favoriser conjointement un environnement ouvert, inclusif, bénéfique pour tous et non discriminatoire pour le développement de l’IA, et faire profiter tous les pays des avantages de l’IA. Nous soutenons les BRICS pour qu’ils jouent un rôle plus important dans la gouvernance mondiale de l’IA. La Chine est prête à travailler avec toutes les parties pour contribuer à combler le fossé de l’IA et à promouvoir le développement durable au niveau mondial.

Bloomberg : Dans une interview, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a fait part de ses inquiétudes concernant les relations entre la Chine et la Russie, affirmant que la Russie est trop dépendante de la Chine et que la Russie et la Chine, qui sont toutes deux des puissances nucléaires, pourraient s’allier contre les États-Unis. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Lin Jian : La Chine et la Russie sont deux pays importants. Nos relations bilatérales ont une forte force motrice interne. Elles ne seront pas affectées par une tierce partie. La Chine et la Russie ont toutes deux des stratégies de développement et des politiques étrangères à long terme. Quelle que soit l’évolution du paysage international, nos relations progresseront à leur propre rythme. La tentative des États-Unis de semer la discorde entre la Chine et la Russie est vouée à l’échec.

AFP : Le ministère taiwanais de la Défense a déclaré avoir détecté 45 avions et 14 navires de guerre chinois près de l’île aujourd’hui. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Lin Jian : Il n’existe pas de « ministère de la Défense » à Taiwan. Et il ne s’agit pas d’une question liée aux affaires étrangères.

AFP : Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu hier avec le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters. M. Peters a fait part de ses inquiétudes concernant l’absence d’avertissement adéquat lors des exercices à tirs réels menés par la partie chinoise. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il d’autres commentaires à faire sur les entretiens ou sur la manière dont la Chine envisage de gérer les futurs exercices à tirs réels ?

Lin Jian : En ce qui concerne la visite du vice-Premier ministre et ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters, vous pouvez vous référer au communiqué de presse que nous avons publié. Nous avons présenté des informations et précisé notre position sur la question concernée à plusieurs reprises. Nous sommes prêts à renforcer le dialogue et la communication avec la Nouvelle-Zélande, à améliorer la compréhension mutuelle et à œuvrer pour un développement sain et stable des relations bilatérales.

TVT Brazil : Dans le document central n° 1 publié récemment, le gouvernement a utilisé un nouveau terme, à savoir « les forces productives rurales de nouvelle qualité ». Pourriez-vous commenter l’importance de ce nouveau terme pour l’économie chinoise ?

Lin Jian : Je vous remercie de l’intérêt que vous portez au développement de la Chine. Je vous recommande de consulter les services compétents chinois pour des détails sur cette question. Je vous suggère également de suivre les prochaines « Deux sessions » pour plus d’informations.